aris on Fri, 12 Jul 2002 09:48:02 +0200 (CEST) |
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[nettime-fr] La Cnil passe l'eponge ! |
Bilan 2001 pour la vie privée: la Cnil passe l'éponge sur le chapitre LSQ Par Estelle Dumout ZDNet France 11 juillet 2002 Le président de la Commission informatique et libertés estime que l'effet 11 septembre n'a pas donné lieu à des dérives sécuritaires de la part des autorités publiques. Même si elle reconnaît ne pas avoir été entendue lors de l'adoption de la LSQ. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) s'est adressée un autosatisfecit en présentant le 10 juillet son 22e rapport d'activité comptant pour l'année 2001. L'institution n'a pas relevé de recrudescence particulière des atteintes à la vie privée, et ce malgré le contexte sécuritaire qui a suivi les évènements du 11 septembre dernier aux États-Unis. «Sans doute convient-il d'observer que, tout au moins dans le domaine de la protection des données, et par rapport à ce que l'on aurait pu redouter, les autorités publiques ont fait preuve d'une certaine retenue», s'est félicité dans son discours Michel Gentot, le président de la Cnil. Et d'attribuer cette modération, en partie, à l'efficacité des autorités indépendantes de contrôles des différents pays européens, regroupés au sein d'un groupe de travail rattaché à la Commission européenne. Pourtant, les exemples concrets démentent ces affirmations. En adoptant la loi sur la sécurité quotidienne (LSQ), les parlementaires français n'ont guère prêté attention à l'opinion de la Cnil. Notamment sur l'épineuse question de la durée de conservation des données de connexion. Celle-ci s'est d'ailleurs montrée très discrète sur le sujet, au grand dam des associations de défense de la vie privée (voir notre actualité du 09/07/2002). Des avis ignorés par les parlementaires Dans un avis, qu'elle avait déjà rendu au moment de la préparation de la loi sur la société de l'information, la Commission appelait à la modération. «Un souci d'équilibre et de proportionnalité a convaincu la Cnil qu'une durée de conservation limitée à trois mois pour les données de connexion à internet serait adaptée à l'ensemble des intérêts en cause», estimait-elle alors. Interrogé à ce sujet, Michel Gentot a bien été obligé de reconnaître, à demi-mots, son impuissance: «Le parlement a décidé de conserver les données un an, nos observations n'ont pas été suivies, nous ne pouvons qu'en prendre acte», a-t-il avoué. «Nous attendons à présent les décrets et nous donnerons notre opinion plus tard.» Autre sujet d'inquiétude, la traduction dans les faits du rapport Truche, qui préconise l'institution d'un identifiant unique pour toutes les opérations entre les citoyens et l'administration. «Rien n'a encore été décidé dans ce domaine par le gouvernement», précise Marcel Pinet, commissaire délégué aux télécommunications et réseaux et à la sécurité. «Le débat public est en cours, sous la houlette du Forum des droits sur l'internet.» La Cnil, de son côté, manifeste la plus grande réserve à l'égard d'un dispositif aboutissant à la mise en place d'un identifiant unique avec une base de données unique. «Nous sommes fidèles à notre position: à chaque sphère de l'administration (fiscale, sociale...) doit correspondre un identifiant», rappelle Marcel Pinet. Reste à espérer que cette recommandation sera traitée avec plus d'égards que celle concernant la LSQ. Haro sur le spam Les activités de la Cnil trouvent néanmoins leur application concrète dans de nombreux autres domaines. L'institution peut ainsi légitimement se féliciter de son action pédagogique auprès du grand public. Comme le démontrent les chiffres avancés par Michel Gentot, les particuliers semblent plus au fait des recours à leur disposition pour protéger leur vie privée. Ainsi, le nombre de plaintes a augmenté de 5% d'une année sur l'autre. De même, les demandes de vérification pour savoir si une entreprise a déclaré son fichier informatique à la Cnil sont également en hausse (+21%). Par ailleurs, l'institution poursuit sa mission de contrôle des fichiers de police (renseignements généraux, système des infractions constatées, STIC ou fichiers Schengen), en relevant un certain manque de rigueur dans leur tenue. Enfin ses dernières actions se concentrent sur un sujet d'actualité pour les internautes: la lutte contre les messages non sollicités (spam), que ceux-ci arrivent par email ou sur le téléphone portable. Comme nous le relations dans notre édition d'hier, la Cnil a transmis au parquet de Paris deux affaires de ce type, afin que celui-ci poursuive l'enquête. Elle a également mis en place une boîte à lettre spécifique, spam@cnil.fr, dans laquelle les internautes sont invités à transférer les messages non sollicités qu'ils ont reçus. L'objectif visé est «d'évaluer l'importance du spam en France et son origine géographique, d'identifier les entreprises qui s'adonneraient à de telles pratiques et, le cas échéant, de les dénoncer au parquet», affirme Michel Gentot. Tout en apprenant aux particuliers à distinguer prospection commerciale régulière et spam. Copyright © 2002 CNET Networks, Inc. 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