|Tout-Terrain| on Fri, 11 Jul 2003 11:31:43 +0200 (CEST) |
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[nettime-fr] Contribution rapidement ravageuse |
"Une douleur si sage et si respectueuse, Ou n'est guère sensible ou guère impétueuse," (Corneille, "Rodogune", Acte II, scène 4, v. 695-696) On se le dit, souvent, le ceci-cela plus ou moins mort, la programmation de son enterrement, sans cesse recercler le bord de tout ce qu'on se veut cautionner et par où déjouer la manipulation démocratisée en marche quelque part, en route un peu partout, ne peut bien donc y répliquer qu'une espèce de terrorisme, plus ou moins armé, réciproquement symbolique : tant qu'il reste très bien radical, parce qu'il serait même un jeu de langage, il serait formidablement branché Quoiqu'avant toute chose, il le faut un peu plus révolutionnaire que ça : le procédé consiste effectivement à développer une pratique des plus lâches possibles et brailler le plus tranquillement possible que cela est re-ceci-cela, exactement tout ce qu'on voudrait être dans l'absolu (soit Révolutionnaire, très Embêtant pour de nombreux connards, la Bête noire de plein de salauds et, notoirement, l'admiration d'une frange justement très majoritaire de nos familles respectives). qui dit terrorisme dit alors bien maximiser la violence Et dit en juger à l'emporte-pièce et le bien-vouloir pour les besoins de l'intimidation - assume le fossé du réel et puis le symbolique, d'autre part, doit-être désemparé même s'il a résolument de quoi se montrer nettement plus braqué : d'abord très intelligent, il sait pourquoi les recours démocratiques ne sont plus suffisants, sinon, il a ses raisons bien propres de ne pas entrer dans ce type de considérations puisque c'est encore le mieux qu'il ait à renier. Et s'il est bien légitime de l'en incriminer, il reste bien légitime pour lui de poursuivre de la résistance / Bien sûr, sauf la plus terrible, il n'y a pas de posture artistique bien assumable et pas non plus de pose intellectuelle bonnement supportable Tandis qu'il faudrait répondre des questions de réception, de diffusion, oui, en ménageant l'efficacité et la subtilité, en ronronnant pas trop grassement : Histoires bancales-pas-boiteuses mais-un-peu- dialectiques entre rentre-dedans et plutôt pénétrantes... Par là-dessus, n'importe quoi voudra bien apporter son répit : inutile, surrané et mieux reluisant, ainsi va : Tant mieux - sinon qu'il faudrait articuler plus astucieuse la liaison du n'importe quoi reluisant et du plutôt- pénétrant, à ceci près que cela arrive en général à partir du moment où ça ne nous regarde plus beaucoup. à moins de teinter l'axiologique d'un peu de sémiologie et d'en laisser ressortir, automatiquement, un peu de poésie plutôt révolutionnaire.. "Et c'est en de tels maux avoir l'esprit bien fort D'en connaître la cause et l'imputer au sort." (Corneille, "Rodogune", Acte II, scène 4, v. 697-698) Le soin des transitions importe un peu plus que le contenu même. La consistance tient du passage la densité l'autre / Par l'élargissement, la parfaite continuité du phrasé SE place en mode argumentatif, POUR draîner une espèce de concentration Aussi sobre et douce et mélancolique, autrement coloré pour autrement typé ou pareillement teinté, par son type, donc, la réponse est tardive s'il s'agit d'un besoin, l'appel à quelque chose de plus massif, formulé par bonne ou due forme, se jure un répondant imminent, bientôt le tardif pragmatiquement : Calme le jeu, le repose, le reformate - ce qui se poursuit tout simplement S'insinuent grandes questions typologiques : comment ré-aménager les vieilles figures de style avec la rhétorique des nouveaux supports, au rythme des nouvelles manières de l'énonciation, si seulement il fallait néologuer des figures du discours franchement émergentes ? en attendant, ré-ajuster : ce qu'est la diaphore, notamment : une philosophie du signifié par trop oppressant le signifiant, pour ce faire, de la parole hurlante à peine intelligible et même de l'illisible, annonce une stratégie (cf. actes de colloque à venir) "Je sais ce que je dois, mais dans cette contrainte, Si je retiens mon bras, je laisse aller ma plainte," (Corneille, "Rodogune", Acte II, scène 4, v. 703-704) Les jeux de guerre parmi les classiques incontournables : le moindre consommateur rejoint souvent les unités spéciales virtuelles pour lutter contre un mal bien moderne, flou, pernicieux - comme il faut le terrorisme. Evidemment, vire bien le support idéologique au service de la croisade occidentale, le jeu nettoie le monde et, pour petites soeurs de Counter-Strike et de Ghost Recoin, cousines agacées de Splinter Cell et de Socom, les arts prolifèrent et se comptent / qui se retrouvent à se balader virtuellement en situations trépidantes, avec l'équipement novateur associé : cela sert à communiquer le plus discrètement possible. L'home-cinema respire un peu d'asservissement missionné - avec une dimension arty-révolutionnaire qui ne teintera que trop tard. En attendant, l'accoutumance n'est pas une question. Et pour cause, l'idéologie de l'infiltration n'a plus que ça à faire, elle doit encore valoriser les zones d'ombre et permettre aux histoires trop confidentielles de jouer à la complaisance. Alors qu'il est encore heureux d'exacerber la parano. Bien savoir ce qu'on attend de nous, c'est encore ignorer ce dont nous avons besoin. Quand on sait pas quoi penser C'est bien que la circonspection n'est pas du tout possible. Vous voudriez vous montrer ruisselant, Vous souffrirez de vous y prendre autrement. OU : A ne pas savoir c'qu'on fait, reste à voir quand c'est encore c'qu'on fait de mieux. Ce n'est pas le tout de refaire l'histoire encore faut-il se souvenir des fictions rétrospectives. ( |Tout-Terrain| Copyright 2003 David Christoffel ) Contributions hyper-archivées sur http://www.criticalsecret.com/davidchristoffel
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