xavier cahen on Mon, 5 Jan 2004 13:18:58 +0100 (CET)


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Pour information :

Bush : un "échec épouvantable"

Grâce au "Google bombing", les internautes parviennent à tromper Google et à relier des mots apparemment sans rapport, comme "Bush" et "échec épouvantable"...

"Si on tape dans Google 'miserable failure', qui peut se traduire par 'échec épouvantable', le moteur de recherche le plus populaire du web renvoie vers... la biographie officielle de George W. Bush sur le site de la Maison-Blanche", s'amuse El País. Ce qui constitue "une des plus importantes manipulations politiques de moteur de recherche qui soient", ajoute Newsday. Car, précise le quotidien américain, "les mots 'miserable failure' ne figurent nulle part dans la biographie !" Simplement, des internautes se sont amusés à tromper Google en utilisant une technique dénommée "Google bombing".

"Les moteurs de recherche fonctionnent à peu près comme l'index à la fin d'un livre. Un index répertorie des mots et renvoie vers les pages où figurent ces mots", explique Newsday. "Un moteur procède à peu près de même, sauf qu'au lieu de répertorier uniquement des mots il répertorie des mots et les sites qui leur sont associés. Ainsi Google scrute le web en continu et enregistre comment certains mots ou groupes de mots sont liés à des pages. Si on interroge Google en tapant ces mots, le moteur renvoie alors vers les différents sites où il les a repérés." Et c'est ainsi que les internautes parviennent facilement à tromper le moteur, poursuit le quotidien américain. "Ils créent des liens nommés 'miserable failure' qui pointent sur la biographie de George W. Bush. Quand quelqu'un clique dessus, il arrive donc sur la bio. Du coup, comme Google fonctionne sur les associations, en scrutant le web il constate que miserable failure va le plus souvent avec la bio de George W. Bush, et quand on tape miserable failure le moteur fait monter la bio en premier." D'ailleurs, commente Newsday, il n'en faut pas beaucoup pour détourner Google : "Au moins 826 liens pointent sur la biographie officielle de George W. Bush, mais seulement 32 comportent les mots miserable failure !"

El País fait remarquer que c'est loin d'être la première fois que Google est manipulé. Au moment de la deuxième guerre du Golfe, "si on tapait 'Weapons of mass destruction', on aboutissait à une page indiquant que ces armes étaient impossibles à trouver, une page rédigée sous la forme typique de celles qui apparaissent pour vous dire que la page que vous demandez n'est plus disponible. Sauf que là, si on regardait attentivement, on constatait que le texte était un plagiat, avec des détails comme : 'Si tu es George Bush et que tu écris le nom d'un pays dans la case recherche, assure-toi bien que tu écris correctement le nom du pays (Irak)'."

Qui sont donc ces internautes farceurs et critiques ? "L'inventeur de ce genre de boycott est Adam Mathes, qui en 2001 a rempli le web de liens pointant vers le site d'un de ses amis avec la phrase : 'hacker sans talent'", répond El País. Et aujourd'hui les mots d'ordre de boycott passent avant tout par les weblogs, constate pour sa part Newsday, qui cite Don Waller, un blogger ayant participé au Google bombing avec "miserable failure". "J'ai trouvé que c'était une des idées les plus drôles que j'aie jamais entendues, et donc je m'y suis tout de suite attelé." Pour le quotidien américain, "il suffit donc qu'un blogger malicieux lance une idée sur le web pour qu'elle soit reprise à la volée et se répande comme une traînée de poudre." Avant l'explosion finale...

Eric Glover
© Courrier international

http://www.courrierinternational.com

 

Et le supplément du n° du 24 décembre 2003

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