Louise Desrenards on Mon, 22 Mar 2004 14:36:08 +0100 (CET) |
[Date Prev] [Date Next] [Thread Prev] [Thread Next] [Date Index] [Thread Index]
[nettime-fr] version ok/ l'art public renaissant du théâtre peut-être |
Bourré de fautes mais on verra bien... (ici j'en corrige quelques unes) c une proposition de rubrique en aval des manifestations, pour les listes... je ne sais pas si cela passera ou pas, on verra bien ! _________________ Chers modérateurs, chers colistiers, Je me suis dit que cette façon comme les journaux d'annoncer les événements à venir en les assignant à des résumés a priori, comme si le Live ou son environnement n'allaient pas tout changer, et omettant un billet récurent sur la façon dont ils se sont finalement révélés le jour où il ont eu lieu, était dommage, tendant à faire des listes une procession d'annonces au bout du compte indifférente à faire ressortir le travail des artistes, et qu'il s'agisse ou pas de spams. Comme nous avons fait hier une soirée au Batofar, où finalement le travail de réflexion critique intégrant les disciplines sous la continuité d'une partie multimédia a soudain pris, dans une continuité de notre programmation depuis la rentrée 2003, à force de persistance malgré les crises et le manque de ressources, un sens non seulement par rapport à la soirée elle-même mais particulièrement celle-ci, où il apparaissait clairement une "recherche" en cours et s'agissant d'un travail collectif (d'une troupe entière à l'oeuvre) avec les mots de Christope Huysman. Il revient aux artistes exceptionnels qui l'ont assumée que cette soirée fut franchement particulière, à leur façon d'interpréter la proposition accrue du défi des conditions ne correspondant pas à leur habitude de travailler, que nous leur avions faite ; le nombre de visiteurs correspondant à la contenance confortable de la salle, ce n'est donc pas du point de vue d'une frustration quelconque de ne pas avoir été vus, si je fais une proposition rédactionnelle aujourd'hui. C'est qu'il tenait à la situation difficile de ce petit événement dont gracieuse pour tous ou presque, et précaire eu égard au matériel idéal, mais généreuse d'énergie positive, qu'elle put constituer une sorte de chantier pour les artistes reconnus qui nous ont honoré de venir faire de cette soirée la leur. Fragments préparés mais improvisés dans leur présentation du fait d'une scène polyvalente brute et des auteurs performeurs sans répétition sinon le jour même, sous une indisponibilité relative aux emplois du temps surchargés par ailleurs, ce fut un dévoilement comportant toutes les prises de risque qui confèrent au spectacle du plus petit au plus grand la part symbolique faisant qu'il soit bien ce qu'il prétende être : de l'art en train de se donner. Révélation publique intimiste d'une activité de recherche en amont des oeuvres écrites et représentées que l'on peut connaître de La compagnie des hommes penchés, tel fut ce petit événement comme cadeau à éprouver, dans cette sorte de tradition des générales où l'on convoque les familles des artistes en compétition afin d'en recevoir les critiques amicales, sous lesquelles sera agie la dernière main avant la première... Ici au stade même ou surgit l'inspiration à partir de fragments récurrents en petites pièces autonomes annonçant que leur environnement de voisines allait suivre, ou nouveautés, avant leur possibilité continue en écriture mais prédisant son monde. Ils ont dit : "pour nous il n'y a pas de petite scène ni de petite présentation, chaque manifestation a son importance, il faut trouver le bon objet de présentation ou d'expérience correspondant à une proposition donnée, pour le reste nous prêtons la même attention aux petits qu'aux grands événements, ce soir nous proposons des fragments dan une scénographie amicale, parce que cela nous aide aussi à avancer " (C. Huysman) Peut-être ce point de vue de rubrique informelle en aval des événement qu'à cette occasion je propose ici fera-il des émules, personnellement je le souhaite sincèrement ; je pense que c'est une façon d'explorer en vivant, et de donner une visibilité du sens de nos travaux respectifs, quant à la part qui ne pourrait en apparaître avant d'avoir eu lieu. Se redéfinit une necessité du lieu alternatif comme lieu d'essai, de réflexion dans l'objectif de mises au point vers de plus grandes scènes ou de plus amples écritures, alors que nous trouvons pourtant, quant à d'anciennes ou moins anciennes habitudes, au fond du gouffre. Donc à renaître ! Merci au Bato et aux artistes inspirés qui depuis septembre honorent de venir nous y retrouver une fois tous les deux mois envers et contre tout, qui savent faire ferment de notre précarité prospective... Pensée chaleureuse pour Julie Morel de incident.net qui fit l'expérience héroïque de la première soirée de performance en septembre. Julie Morel Hikaru Fujii et Fabien Giraud Loulou Picasso, Kiki Picasso, Camille Moulin-Dupré incorect.com, unregardmoderne.com, Christophe Huysman, Jacques André et le monde HYC avec la participation de Virgile Vaugelade à venir le 6 mai : Pascale Criton, Didier Aschour, Jean-Pierre Lentin La dernière séance en juillet avec David Christoffel bouclera le cycle 2003-2004 de cette expérience à reprendre en 2004-2005. ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ BILAN CRITIQUE Programmation A. Guibert au Batofar, le 18 mars dans le cadre du département multimedia, J. Fallourd --- Christophe Huysman (conception générale, textes, chants) ; Jacques André (video numérique, video analogique, super 8) ; Virgile Vaugelade (saxophoniste) Avec le concours du monde HYC, du Laboratoire mobile, de La compagnie des hommes penchés, et les techniciens du Bato. Notes après la soirée: Pour Christophe - héroïque (comme d'hab) tous les gens de théâtre engageant une oeuvre que j'ai pu croiser sont toujours dans un pragmatisme héroïque (il y a le charisme de ne pouvoir se permettre de trahir la confiance du groupe en toute circonstance, aussi) : -> en plus du visualisme de la langue de ses chansons, faisant traces ordinaires des modes de vie en micro-dramaturgies philosophiques (ce qui est moins ordinaire) et donc, innovant sans tomber dans le piège de succéder expressément à la veine des opérettes moderne et post-moderne de Kurt Weill à Lewis Furey etc. (même si certains timbres musicaux y font penser à juste titre, évoquant le domaine de sensibilité épistémologique de l'art dramatique, où s'effectue doublement sa posture d'auteur - il intègre sa sensibilité personnelle à l'histoire du théâtre et/ou théâtre musical de ses références électives, telles qu'à travers lui elles adviennent de l'environnement culturel et social aujourd'hui)... il y a encore la beauté pertinente et le jeu critique des mots (sur l'écran et lus en même temps) qui installent l'intelligence des textes. Un regard sensible mais cruel formulé tendrement sur le monde que nous traversons se manifeste dans une linéarité implacable de la complexité, paradoxes d'une scénographie textuelle interne qui renvoit directement le temps de lecture et la perception du sens à la chronologie du théâtre (espace temps). Ce sont donc des textes se constituant eux-mêmes comme topologie (je parle bien des textes projettés et lus off hier). C'est très fort - mais si subtil que cela ne peut être perçu à mon avis qu'en regard de l'activité théatrale de Christophe, je me demande bien ce que l'accroissement ou la variation de tout cela dans le cirque va me révéler de nouveau et de différent dans le prochain spectacle avec des acrobates, à La Villette, en Juin... C'est une oeuvre vraiment inouie, couches de diversité concentrées (centrifuge en ce qu'elle suppose une perception de l'environnement comme ressource de l'inspiration, centripète dans son intégration topologique qui en donne la dimmention spectaculaire et philosophique à partir de ce que notre vie contient en commun de moins remarquable. Pour Jacques, en plus de ses petites videos drôles et charmantes, un peu dans la légèreté de la tradition burlesque du premier cinéma, s'y trouve un effleurement qui me fait penser à l'esprit des nouvelles urbaines de Catherine Mansfield, s'opposant à de plus saisissantes qui nous attrapent par l'intérieur de notre corps (je pense aux cordes vocales à l'endoscope), son portrait épidermique fut magnifique même sans meilleure vision du deuxième écran (sauf le problème de paralaxe sur l'écran lattéral et le hors cadre du cache dans toutes les performances (mais tout de même pourquoi - et sur les deux écrans ?) : que s'est-il passé sur l'écran sombre pendant le portrait épidermique, puisque l'écran frontal ne révélait pas de problème d'éclairage du sujet ? Il nous manquait un chef op avec une cellule photoélectrique d'antan pour la possibilité de régler un éclairage réparti dans les deux axes ? ou bien il manqua une séance de répétition pour tout mettre au point la veille ? mais la veille et même le jour même Jacques était encore à Caen où il contribue à un spectacle (il n'est arrivé que vers 17 heures, donc pensons miraculeux qu'il put venir au bout du compte); Christophe quant à lui se trouvait encore à Berlin la veille. Or ce fut la scène Live elle-même très intéressante, ce corps d'homme nu étendu par terre, au visage invisible depuis la salle sinon l'anonymat comme sortant d'une peinture du Greco, le profil rendant le sexe invisible, ritualisée par la présence des bougies enflammées et les mouvements opératoires de Jacques agissant la microcaméra, très concentré, tandis que jouait le saxo de Virgile, c'était franchement décodant et magique contre l'inflation du naturalisme pornographique. Radicalement critique quoique souvenir du Queer - le premier, celui lié à l'habitat périphérique - moins la caresse de la caméra-tige sur la peau et qui n'avait certainement rien de sado-maso ;-) ou sans doute Lawrencien (je préfère D.H. à Bataille, quoique L'histoire de l'oeil - ce n'est pas en l'occurence la référence à laquelle je pensais en Bataille sinon Laure pour cela...) En fait voilà : j'ai pensé au Baphomet de Klossowski, et au bout du compte non : tout était tellement singulier, personnel et de plus intégrant le hasard de l'environnement que n'appartenant qu'à Jacques lui-même : une très belle création énigmatique au résultat. Beaucoup de poésie vivante, plastique, à l'oeuvre de l'intention et du hasard. Incroyable soirée sur le corps, du début à la fin... quand tout paraissait si difficile. Il est maintenant certain que le titre Organons n'était pas une métaphore mais bien celui qui nommait ce que l'on nous avait préparé fragment par fragment, et que le résumé de Christophe et de Jacques pour l'informer était franchement pertinent et incontournable (les organons et l'intégration interférente des objets de l'inspiration à ceux de la représentation en "êtres" organiques : autonomes du naturalisme - en fait conceptuels, vivant dans notre imaginaire - un tapis de sable) science-fiction microcosmique. L.D. pour A.G. ----- LE PROGRAMME ENTIER CHRISTOPHE HUYSMAN, JACQUES ANDRE avec la participation de VIRGILE VAUGELADE Chritophe Husman, Le monde HYC La compagnie des homme penchés et le laboratoire mobile http://www;criticalsecret.com/hyc ORGANONS Live de Christophe Huysman et Jacques André D'après les auteurs : la paillasse du laboratoire mobile des " Hommes penchés ", les organes-images, les organons, les petits ouvrages, battent au rythme des rythmes des textes écrits par Ch. Huysman, au point de conquérir une vie autonome, périlleuse, délicate. C'est à cette mise en péril qu'est convié le public ce soir, dans les douceurs/ douleurs/ humeurs des mots chantés par Ch. Huysman, des images et dispositifs de Jacques André. Avec la participation de Virgile Vaugelade, saxophoniste. programme Disparition/ entêtement du corps, figuration inventée/ défiguration des hommes, travail/ transformation de l'image, destruction/ résistance des mots, autant de motifs, issus de Cet homme s'appelle HYC (C. Huysman), auxquels cette installation vidéo confère ici et maintenant une troublante résonance. Dans une mise en flottaison généralisée du monde, que nous disent, dans les " floutés " de leur identité multiple, les ombres qui nous hantent ? au-delà des équilibres impossibles du corps sous tension de HYC , quelles positions artistiques, -nécessairement liées à celles sexuelles, sociales et politiques- tenir ou à inventer aujourd'hui ? Par des extraits de performances et spectacles menés à Dijon (festival Frictions 2001), à Paris (Étrange Cargo 2002, Théâtre des Amandiers, Nanterre 2001) et au Festival d'Avignon (2001 et 2002), montrés sous une forme inédite, HYC Positions propose une combinaison de figures, -corps, images, mots-, qui saisit le propre des arts vivants, une répétition toujours différenciée, la présence d'un reste irréductible, et le confronte au mécanisme d'une installation. Une autre répétition s'instaure alors où dans son épuisement subsistent quelques mots-éclairs, quelques images-feuilletées, clignotements survivants d'un palimpseste mémoriel. Chansons HYC (30') Chansons en l'air, chansons rescapées d'improvisations entre Christophe Huysman et le pianiste Olivier Rochemaure et restituées dans l'intacte fragilité de leur fabrication. Avec la complicité de Virgile Vaugelade au saxo ténor Nollendorfplatz monumental / chanson "le gay tapant" Les rues de Paris (vidéo 10') / chansons " je sors ce soir" et "4 essais HYC Positions (vidéo 12') Bloc Médicaments Performance-vidéo (2') La délinquance intime endoscopique (récurrence vidéo) (3') Les Hommes dégringolés : Nuits blanches dans la maison des morts (4') Portrait épidermique Performance-vidéo "10') Les Proverbes de "Cet homme s'appelle HYC" (3') Chansons HYC (15') Super-8 Jeux de mains / chanson "étourdi" et impro Virgile V. (15') Coproduction Cet homme s'appelle HYC et Les Hommes dégringolés Théâtre Dijon Bourgogne CDN, SN de Loos-en-Gohelle (et son espace Culture Multimédia), Scène National d'Aubusson, Compagnie L'anneau avec l'aide du programme DICREAM, de la DMDTS, de la DRAC Ile de France, du Conseil régional d'Ile de France, de la fondation Beaumarchais avec le soutien du festival d'Avignon, du Théâtre Nanterre-Amandiers, de la ménagerie de verre, de l'association CRIS et de l'association Et bientôt. à l'occasion de l'anniversaire de la Commune de Paris Résidence criticalsecret au Batofar sur un concept et des programmes d'Aliette Guibert une soirée tous les deux mois à l'initiative du service de programmation du multimedia, Juliette Fallourd http://www.criticalsecret.com http://www.batofar.net Remerciements Laurent Massénat www.criticalsecret.com/laurentmassenat < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/wws/info/nettime-fr <> Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net