Louise Desrenards on Wed, 24 Mar 2004 13:06:19 +0100 (CET) |
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[nettime-fr] culture, société, pensée, politique, psychanalyse : contre le contrôle |
Je ne suis pas prosélyte a fortiori ayant un enracinement dans la diversité psychanalytique quant aux auteurs de criticalsecret, mais j'informe de l'action internationale remarquable en cours dans le cadre des Etats généraux de la psychanalyse, qui concerne évidemment le combat contre les défaillances démocratiques dans le monde global (guerre, organisation sociale et politique, etc...) dont ici même. Or localement il me semble qu'ils aient la position la plus citoyenne sur la réponse au contrôle des soins en France (voir la pétition ci-jointe que j'avais déjà envoyée sur olala). J'ajoute la citation de trois textes (dont un rapport rédigé par Elizabeth Roudinesco) et la liste du comité international du congrès de Rio en 2003, pour ceux qui pourraient en tirer l'information professionnelle liée aux t"endances... et enfin que René Mazjor - je pense également l'avoir dit - a ouvert un institut d'enseignement à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, où sont donnés des cours et attribués des diplômes supérieurs dans ce domaine - à Paris (Brd Raspail). je pense que ce mouvement déjà impressionnant va prendre objectivement de plus en plus d'ampleur comme il ouvre un front large de communication et de débat extra-professionnel en même temps qu'il convoquer les psychanalystes à réfléchir sur les questions internes et externes. L.D. http://www.etatsgeneraux-psychanalyse.net La prochaine grande rencontre aura lieu en Europe. Et la rencontre autour de la question de la pétition aura lieu après-demain le 27 mars : Réunion-débat Projets et perspectives Le samedi 27 Mars de 14h30 à à18h30 145, Avenue Parmentier, 75010, Paris Des EGP pour "un front du refus" Les signataires de la pétition "pour un front du refus" , et toutes les personnes intéressées par une position unitaire contre la réglementation de la psychanalyse par l'Etat sont invitées à débattre avec les membres de l'association du sens et des suites de l'appel à signature (pour en savoir plus cliquer ici) PETITION (point n'est besoin d'être psychanalyste soi-même pour la signer) États Généraux de la Psychanalyse http://www.etatsgeneraux-psychanalyse.net PÉTITION / Pour un front du refus Para un frente del rechazo - Wij verzetten ons ! - Per un fronte del rifiuto - For organised resistance - Por uma frente de recusa - Face aux restrictions des libertés et des responsabilités individuelles touchant la culture, la recherche, le droit, l'éducation, la santé, devant la politique outrancièrement sécuritaire qui tend à favoriser des mesures d'exception dans tous les domaines, face aux tentatives de cadrage, d'évaluation, de standardisation et de surveillance jusque dans les rapports qui relèvent de la sphère du privé, il est urgent d'élever une protestation ferme et sans ambiguïté. En ce qui concerne la psychanalyse comme pratique par la parole d'un rapport à l'autre dépourvu d'alibis et se faisant par consentement mutuel, libre et responsable, nous ne saurions entériner l'ingérence de l' Etat qui, dans ses tentatives actuelles de réglementation de la psychanalyse, vise avec les suites du rapport Cléry-Melin sa disparition pure et simple. Nous ne saurions souscrire . ni à l'amendement Gouteyron, prévoyant la répartition des praticiens en quatre collèges (dont un de psychanalystes-psychothérapeutes), qui a recueilli les faveurs de l'École de la Cause et de la Coordination Psy en prenant pour acquis, dans une démarche anticipatrice, que la psychanalyse passerait à terme sous le label des psychothérapies qui deviennent alors un marché à conquérir, à surveiller et à contrôler ; . ni à l'amendement Giraud-Mattei qui sera soumis au Parlement après avoir été majoritairement voté au Sénat et qui a rallié les associations psychanalytiques du Groupe de Contact qui se sont montré disposées à fournir les listes de leurs membres au Ministère concerné ou à la Préfecture en refusant de prendre en considération la volonté clairement affichée d' effacement de la psychanalyse sous le seul titre légal de psychothérapeute. Nous pensons qu'il est indispensable de préserver la liberté et la responsabilité de ceux qui s'engagent dans l'expérience de l'analyse, responsabilité qui ne saurait être déléguée à un tiers quel qu'il soit. Nous nous opposons donc à tout projet de loi visant à réglementer la pratique de la psychanalyse. Une démocratie digne de ce nom doit pouvoir tolérer qu'une telle liberté échappe à sa maîtrise. Elle devrait même l'encourager et considérer enfin que les citoyens puissent être responsables devant les lois existantes. René Major mise en ligne le 14 /2/2004 consultez les documents officiels en page "actualité" Pour signer cette pétition par e-mail (cliquez sur la mail ): cdaubigny@noos.fr objet de l'e-mail : Pour un front du refus contenu : nom, prénom, profession, adresse par courrier : renvoyez ce formulaire rempli : Pour un front du refus nom.................................................................prénom.. .......................... profession.................................................................. ............................. demeurant à ............................................................................ ................ pays.................... adressé au secrétariat du site Karine Mariotte (EGP), 18 bis rue de la fontaine, 92 220, Bagneux, France Signataires (cliquez sur ce lien) (si vous avez signé la pétition et que votre nom n'est pas apparu dans les 24 heures, c'est que l'adresse mail du serveur n'a pas fonctionné. Ré-adressez à la nouvelle adresse mail ci-dessus. Merci ) sites diffusant la pétition Psychanalyse in situ, Psychanalyse en mouvement, Etats Généraux de la psychiatrie, Oedipe Des associations ont répondu à notre offre de soutenir cette pétition et nous les en remercions. Toutefois, de manière à respecter l'esprit des Etats Généraux de la Psychanalyse qui en réfèrent à la prise de position de chaque "Un", les associations qui soutiennent cet appel sont conviées à proposer à leur membres de signer ...un par un. La réunion des Amis des EGP du 27 Mars fera le point sur cette action et ses suites. Journal des [328] signatures (suivez ce lien). mis à jour le 23 Mars 2004 13/02/04 QUOTE 1. La psychanalyse rencontre le politique : à ses risques et périls ! Corinne Daubigny 9/02/04 Une journaliste brésilienne, auteur d'un livre sur les médias, m'ayant demandé un article pour la presse suite à mes interventions durant le congrès - elle les avait appréciées -, j'avais écrit ces lignes pour O'Globo début Décembre, mais ce journal les jugea trop tardives. C. D. Les psychanalyses étaient appelés à interroger leur rapport à l'actualité sociale et politique. Le programme du comité exécutif, pour cette deuxième rencontre mondiale des États Généraux de la Psychanalyse à Rio de Janeiro, était mobilisateur, courageux, risqué. Au début, Mr Marco Aurelio Garcia planta le décor émulateur d'un Brésil démocratique et responsable : déjà certains espéraient créer une internationale de l'"altermondialisme psychanalytique". La Rencontre se félicita de son succès : des contributions de qualité, des débats passionnés, des orateurs médiatiques. Mais l'assemblée dut ses plus grandes joies à Antonio Negri et Tariq Ali. Pour le coup cette jouissance nous alarme. Mais en attendant de disposer des enregistrements sonores de la Rencontre et de pouvoir nous y référer, nous devrons nous fier, pour la critique, à nos mémoires . Avec Antonio Negri, qui se moqua quelque peu des psychanalystes en taxant l"'inconscient" de croyance religieuse, l'assemblée se prit au miroir galvanisant d'une "multitude" de sujets "résistants", aptes, par leur "travail vivant", à se poser en assemblée "constituante". L'inconscient évacué, l'assemblée devint foule. Le lendemain, 1er novembre, Tariq Ali, s'appuyant sur la haine des militaires chez ceux qui ont connu les dictatures, suggéra d'accepter une certaine dose de fanatisme : il produisit un hymne plein d'humour à la bravoure des enfants contre l'occupant, quel qu'il soit, et surtout américain et israélien. La salle, conquise, (par le rire, la révolte et les enfants) entendit-elle la suite ? Beaucoup pourtant se souviendront que Tariq Ali ne se borna pas à condamner la politique des gouvernements américain et israélien. Prétendant avoir lu chez Klemperer, un survivant du nazisme, que durant la Shoah l'humiliation était pour les Juifs pire que les camps de concentration , il assimila par conséquent le sort des Palestiniens à celui des Juifs sous Hitler, et suggéra même que le sionisme avait inspiré le nazisme. Dans son interprétation de l'Histoire, les Juifs seraient donc en cause dans le projet et le bilan de la Shoah - ils auraient dû "exploser les rails" au lieu de se laisser emmener comme des moutons "dans leurs horribles chambres" (à gaz) ! Au Proche-Orient, les soldats israéliens assassins, poussés par les "officiels" israéliens à considérer les Palestiniens comme des "sous-hommes", prendraient pour cible des enfants qui "toujours" ou dans "quatre-vingt-dix pour cent" des cas mourraient "d'une balle dans la tête". Aussi les Palestiniens seraient poussés aux attentats-suicides uniquement par le désespoir, doublé de considérations religieuses. Pas un mot contre l'engagement des enfants dans les guerres, ni contre les attentats-suicides visant les populations civiles. Le fondamentalisme ? Regardez plutôt Bush et les nouveaux Croisés : voilà le fondamentalisme protestant ; notre ennemi, ce sont les USA et leur système économique que l'Amérique latine peut contribuer à détruire. Ce discours se voulait révolutionnaire, mais reprenait, inconsciemment peut-être, des antiennes islamistes mêlées de dénégations historiques, de déformations des sources citées, et de désinformation. Il fut ovationné par une salle qui se souvenait du soutien américain aux dictatures, séduite par la glorification de toutes les résistances - amalgamées. Mais savait-elle qu'en Europe assimiler à ce point le sionisme au nazisme signifie demander la liquidation d'Israël ; et que ce discours sonne comme un appel à la haine des Juifs du monde entier ? Quelques uns ont interrogé les contre-vérités énoncées, pour parler d'une paix possible, mais, passés quelques éloges et questions, le comité exécutif coupa court. Le lendemain des voix meurtries s'exprimèrent encore sous les rappels à l'ordre : "deux minutes ., une minute par personne".. Paroles asphyxiées - d'"exaltés" (1) ou bien de psychanalystes soucieux du poids des mots ? Le Proche-Orient a servi de paratonnerre : la foule a trouvé son unité contre des ennemis désignés, surmontant les divisions des groupes psychanalytiques, tant redoutées. On évita aussi de chercher pourquoi la misère fait encore aujourd'hui à Rio autant de morts assassinés (y compris les enfants) que l'Intifada : dix-sept morts chaque jour, rappelait Mr. Jurandir Freire Costa. Si le néo-libéralisme était globalement accusé, aucune alternative concrète ne se faisait jour. La violence ne saurait être une fin en soi. Les psychanalystes surpris et profondément choqués par cette dérive fanatisante de leurs collègues et amis n'osèrent pas prononcer le nom de ce mode de fabrication d'un bouc émissaire qui les rendait muets : l'antisémitisme. Mais nous savons ce qui s'en suit quand ces discours diabolisants, inconscients de leurs portée, font le tour du monde : en Europe, à présent, attentats et agressions visent synagogues et enfants juifs. La paix au Proche-Orient, comme celle que défendent les Accords de Genève signés entre civils israéliens et palestiniens, passe par la reconnaissance et les concessions réciproques entre les peuples, par un travail collectif de pensée et de justice à l'échelle mondiale, qui condamne, de toute part, les atteintes aux droits de l'homme. Toute autre voie est incendiaire, surtout la galvanisation des foules. Rencontrer le politique est périlleux pour la psychanalyse et la pensée en général : elles peuvent s'y perdre. Face à ce type de dérive, certains ont parlé de dissolution. Le mouvement inauguré par les États Généraux de la Psychanalyse qui se sont tenus à Paris en 2000 saura-t-il, se souvenant de l'analyse freudienne des foules, se défier de l'"événement" médiatique à tout prix, et prendre le politique, y compris la politique de la psychanalyse, comme objet de pensée ? L'honneur consiste à dénoncer ses propres manquements, non à les masquer. Helena Besserman Vianna, co-fondatrice du mouvement, et qui m'avait appelée à cette Rencontre, aurait eu, je pense, ce courage. Hormis les interventions des trois conférenciers, l'assemblée a réussi, deux jours durant, à fonctionner comme un collectif de réflexion et d'analyse, de façon libre et démocratique. Dans sa conférence finale, remarquable, Sergio Paulo Rouanet sut heureusement, face aux fondamentalismes, remettre la rationalité et la psychanalyse à l'honneur dans leur rapport au politique. Notre espoir est là. Aux psychanalystes de prendre, plus que jamais, leurs responsabilités. Corinne Daubigny, psychanalyste, Paris . Le 2 Décembre 2003 (1) Comme dit un article de O'Globo, journal de Rio daté du 3 novembre 2003 , à mon endroit, un article auquel il ne nous a pas été permis de répondre. Nous complèterons le présent article par les témoignages de ces personnes qui intervinrent le 2 Novembre, par ce que nous pourrons reconstituer d'une revue de presse, et par une analyse ultérieure des propos des conférenciers, surtout après leur publication. Encore une fois cela ne met pas en cause l'intérêt de cette rencontre, que j'ai d'ailleurs souligné dans ma "lecture" du 2 Novembre. ----------- QUOTE 2. La deuxième Rencontre Mondiale des Etats-Généraux de la Psychanalyse à Rio de Janeiro: 2003 Empire ou Multitude ? Pour tout ce que la psychanalyse représente comme passion, acte et pensée pour nombre de ceux qui la prati-quent, je me suis proposée d'écrire quelques lignes sur le Mouvement des États-Généraux de la Psychanalyse à l'oc-casion du IIème Mondial. Plusieurs rencontres des Etats-Géneraux de la Psy-chanalyse (deux Mondiales et trois Latino-américaines) ont prétendu depuis 1998 amener à une réflexion sur le lieu de la psychanalyse dans la scène contemporaine à partir d'une révision critique et éthique de sa posture solipsiste ou auto-centrée, qui l'a faite se maintenir, avec d'honora-bles exceptions, recueillie aux sociétés de psychanalyse où à la solitude des cabinets tout au long du vingtième siècle. Lieux dans lesquels a régné très souvent une cruauté sou-veraine qui a eu des conséquences évidentes sur la clini-que psychanalytique, sur les rapports sociaux entre les psychanalystes et ainsi que sur les rapports entre la psy-chanalyse et les autres sciences. Le besoin d'une auto-interpellation, mis à jour par René Major en 1997, à propos de ce nous aurions fait du legs freudien, a porté des psychanalystes de plusieurs pays à penser et discuter, essayant de récupérer le caractère critique, riche et vibrant de la découverte freudienne, qui, voilà un siècle, avait osé révolutionner la pensée occiden-tale. Pour ce, ils ont dû dépasser des différences d'orientation, de culture, de langue, et, essentiellement, leurs certitudes, en voie de pétrification. Le mot - révolutionner - renvoie, évidemment, à la propre dénomination des EGP en faisant référence à l'importance des Tiers-États dans les Assemblées des États-Généraux, auxquelles participaient également le clergé et la noblesse. Sous les propos critiques et révolutionnaires de ce Mouvement, le trépied peuple/clergé/noblesse nous amène immédiatement à la question de qui détiendrait effective-ment le pouvoir et de quels pouvoirs effectivement il s'agit lorsque nous pensons à une révolution pour la psychana-lyse. En approfondissant davantage la question du nom, si nous pensons au rapport entre savoir et pouvoir en psy-chanalyse, il faudrait admettre qu'une forme aristocratique et religieuse de la pensée psychanalytique s'est structurée dès ses débuts institutionnels - donnant lieu à ce que des savoirs sacerdotaux ou à des prétendus représentants du savoir/droit divin se constituent comme savoir insti-tué/pouvoir constitué dans les sociétés psychanalytiques - et que ce serait en réalité un grand défi pour le Mouvement des EGP de donner voix au Commun, au " peuple " psycha-nalytique. Or c'est justement ce que propose ce mouve-ment en instituant sa règle fondamentale : chaque analyste parle en son propre nom. Autrement dit, il ne délègue rien à personne, il ne se fait pas représenter. En 2000, à l'occasion des Premières Assises Mondia-les des EGP à Paris, il fût possible de parier que cette ren-contre-événement dans l'histoire de la psychanalyse dépo-serait la souveraineté du savoir psychanalytique. C'est-à-dire, le savoir psychanalytique comme Un, et, par consé-quent, provoquerait la chute de tout effet imaginaire au-tour d' un savoir-pouvoir qui puisse être détenu par Un ou par quelques uns. Ainsi, plusieurs voies se sont ouvertes, et, entre elles, celle d'une Communauté Psychanalytique Internationnale, démocratique, plurielle, établie selon des formes d'agrégation libres du joug des sociétés psychana-lytiques, et qui essaierait autant que faire se peut de con-trecarrer le retour d'une psychanalyse totalitaire. De cette façon, le Mouvement des EGP semblait re-lancer l'entreprise freudienne -riche et généreuse-, qui a donné aux hommes un instrument capable de réduire sa " misère érotique ". Tout en commençant cette transforma-tion chez soi, à partir d'une nouvelle position : celle des psychanalystes instituants (et non institués), qui parlent en leur propre nom, n'étant ni soumis à ni garantis par une quelconque société psychanalytique. Des psychanalystes instituants produisent un savoir instituant, qui est Commun et a des effets, en réalisant ain-si le pouvoir constituant de ce mouvement. Pouvoir qui ré-volutionne, qui nous arrache à nous-mêmes et nous pousse vers l'autre - qu'il soit notre collègue, notre patient/client, ou un autre savoir - sans mystification ni appropriations, ce qui permettrait de distinguer, au sein même de ce mouve-ment, puissance de pouvoir (Macht de Gewalt). Les réper-cussions éthiques de cet événement entre psychanalystes et la clinique sont extraordinaires, comme on peut facile-ment l'imaginer par le simple fait que la psychanalyse passe alors à pouvoir assumer ses devenirs éthique et poli-tique. Pourtant, il a été constaté que, depuis ce premier Mondial, le Nouveau se présentait en même temps que l'Ancien, le réactionnaire, ou, si l'on préfère, le monarchi-que, l'Impérial, qui resurgit face à la puissance de la Mul-titude, exprimée par les 1000 psychanalystes présents à Paris. Cela dans la représentativité du dispositif lecteur à travers lequel certains psychanalystes se voyaient confier la tâche de faire une " lecture " des textes de 20 ou 30 collègues, contrariant la seule et fondamentale règle des EGP : chaque psychanalyste parle en son propre nom. Tout en utilisant la rhétorique politique d'Antonio Ne-gri, une des stars internationnales conviées au IIème Mondial des EG, la représentativité casse (dans le dou-loureux sens brésilien de priver un sujet de ses droits poli-tiques, et dans le sens français de casser) la puissance de la Multitude. Dans Le Pouvoir Constituant, qui traite du type de pouvoir qui devrait intéresser ici et maintenant la Commu-nauté Internationale Psychanalytique -amorcée par les EGP dans la mesure où il est question du pouvoir des for-mes expressives de vie, et non de celui du contrôle sur elles (biopouvoir)-, Negri élabore une démocratie sans re-présentativité, unique mode d'action que puisse avoir la Multitude, comprise comme un collectif de multiplici-tés/singularités. Cette démocratie comporte, telles que nous devrions nous y attendre, la dissension et la disrup-tion comme formes légitimes d'existence de la Multitude, les soutirant ainsi de l'enfer paranoïaque où finalement l'autre ne peut jamais être l'autre, lui étant toujours hos-tile. En cela réside, il me semble, la façon d'agir/interpréter de l'Empire, ou même peut-être la forme la plus archaïque de la monarchie, telle que nous la pré-sente jusqu'à présent l' histoire des EGP. Histoire qui nous remet paradoxalement à Napoléon, qui se fait sacrer Em-pereur, trahissant la révolution, et au Tiers-État, la Multi-tude, qui insiste, faisant résistance. Un précieux exemple de résistance de la Multitude nous est offert par les Rencontres Latino-américaines pour les Etats Généraux de la Psychanalyse, mode de fonction-nement intéractif qui accueille l'autre et sa parole, sans mystifications et sans effets médiatiques, et donc, sans ta-rifs d'adhésion qui excluent les étudiants, nos pairs et im-pairs plus dépourvus. Il est significatif de constater que ces rencontres ont été considérées préparatoires pour de possi-bles autres réunions mondiales, mais ce sont elles, et cela a été mis en évidence, qui incarnent la puissance de la Mul-titude, si nous voulons bien jeter un regard sur les deux rencontres de São Paulo et celle, en particulier de Buenos Aires en octobre 2002, où les contradictions de ce mouve-ment se sont montrées à ciel ouvert. Il s'agirait, certainement, de se demander si ces deux formes simultanées d'existence de la psychanalyse, dé-voilées publiquement par le Mouvement des Etats Géné-raux, c'est-à-dire, la façon Impériale et celle de la Multi-tude - la première étant autocentrée et délibérément so-litaire, essayant de contrôler les formes vivantes ou cons-tituantes de la Multitude - peuvent se séparer, ou conti-nueront à coexister avec une tension sans résolution. Au centre de cette question, une autre question plus grave se pose, à savoir s'il est possible d'y avoir un pouvoir constituant, sans que celui-ci fasse appel à un pouvoir constitué, ce qui nous défie à penser de quelles façons ou par quels " moyens indirects " - pour utiliser une expression de Freud dans sa lettre à Einstein où il fait référence à Éros - nous pourrions, chaque fois davantage, privilégier la Mul-titude. Pour terminer, je veux rappeler que pour nous, psy-chanalystes du XXIème siècle, dans un monde mondialisé, transformer la psychanalyse en un projet Commun, est un défi majeur. Rio de Janeiro, le 25 Octobre 2003 Glaucia Dunley glauciadunley@aol.com Des extraits de cet article ont paru au Jornal do Brasil, Ca-derno B, le 29/10/2003 ----- QUOTE 3. Verbatim de la rencontre du 12 décembre 2003 entre des représentants des associations psychanalytiques et le Ministère de la Santé. Élisabeth Roudinesco (Rédigé par Élisabeth Roudinesco le lendemain de la réunion à partir de notes prises sur place). Présents M. JF Mattei, ministre de la Santé M. Alain Corvez, son conseiller Mme Marilia Aisenstein, SPP M. Bazalgette, 4e groupe, M. Gomez Mango, APF M. Patrick Guyomard, SPF M. Claude Landman, ALI. Représentant aussi le Cercle Freudien, Le coût freudien et Psychanalyse freudienne Mme Lilia Mahjoub, ECF M. Charles Melman, ALI Mme Élisabeth Roudinesco (École de psychanalyse Sigmund Freud, Forums psychanalytiques, SIURPP, Fedepsy) M. J. Sédat (Groupe de contact, APUI (sic !), Espace ? Jacques Sédat n'a pas précisé tout au long de la discussion qu'il était explicitement mandaté par Espace analytique. La présidente, Catherine Mathelin et Alain Vannier ignoraient l'existence de cette réunion. Ils en ont été avertis par moi (ER) le 10 décembre. M.J.A. Miller, invité, n'est pas venu. M. Mattei : Je connais déjà certains d'entre vous et je voulais vous rencontrer pour recueillir vos réactions sur l'amendement. M. Corvez a noué de longue date un débat avec vous et nous constatons que l'amendement ne vous convient pas. Notez d'ailleurs qu'il n'est pas venu d'une initiative ministérielle. Au point où nous en sommes, trois options sont possibles : soit le passage en force de l'amendement Accoyer, ce que je ne souhaite pas. Soit le retrait pur et simple, parfaitement possible compte tenu des navettes qui auront lieu entre le Sénat et l'Assemblée. Soit un aménagement de l'amendement excluant définitivement la psychanalyse du champ de ses applications. Je vous distribue le texte sur lequel vous vous êtes entendus avec M. Corvez et si une deuxième écriture ne vous satisfait pas, on peut encore l'amender par le jeu des navettes. M. Guyomard : Nous avons réfléchi et nous sommes arrivés à une conception de l'amendement différente de celle du Dr Accoyer. D'où la contre-proposition de Landman. Nous tenons à ce que la psychanalyse soit différenciée de la psychothérapie car vous savez, monsieur le ministre, qu'elle jouit en France d'une situation unique au monde. Nous ne sommes pas favorables à un statut des psychothérapeutes mais à une intersection qui permettrait aux psychanalystes d'appliquer leur discipline aux psychothérapeutes afin de les contrôler. M.Mattei : Spontanément, je pensais bien que la psychanalyse devait absolument sortir du champ de l'amendement. Je confirme donc que cette sortie souhaitée par tout le monde est faite. Mais alors, un problème se pose. Est-ce que le titre de psychanalyste est contrôlé ? Est-ce que, si quelqu'un se nomme psychanalyste, ce titre est protégé ? Madame Roudinesco dans son article du Monde souligne qu'avec l'amendement, n'importe quel psychothérapeute pourra s'appeler psychanalyste. Est-ce exact ? Mme Roudinesco : Oui, monsieur le ministre, bien que les sociétés psychanalytiques soient toutes capables de répondre de leur formation. Pour ma part, dans le recensement que j'ai effectué des associations, j'ai exclu toutes les sectes - bouddhistes, tantriques, scientologiques ou autres - qui m'écrivent régulièrement pour figurer dans les réimpressions de mes livres. M. Guyomard : De fait, la régulation se fait par les écoles. La profession s'auto régule. Mme Aisenstein : Il y a des dérives, mais à la SPP nous sommes vigilants. La SPP est la plus ancienne société fondée en France et je la représente. M. Mattei : Ma question est la suivante : si l'on encadre les autres, comment ferez-vous pour protéger le titre de psychanalyste ? Mme Roudinesco : Monsieur le ministre, tout le problème est là. On ne peut rien protéger de cette manière, comprenez-le bien. C'est pourquoi il faut retirer l'amendement. M. Melman : Je représente ici 2500 psychanalystes. Il y avait un vide juridique. Je soutiens monsieur Accoyer et monsieur Vasseur car l'existence des fédérations de psychothérapeutes justifie pleinement qu'il y ait un amendement. Les psychothérapeutes peuvent être distingués. Il est parfaitement possible de dresser une liste de leurs membres, de constituer un annuaire qui permette de les juger aptes, après passage devant un jury, à pratiquer la psychothérapie. La situation est claire du côté des psychanalystes et là, je souhaite que le gouvernement n'intervienne pas. Mme Roudinesco : Je souhaite prendre le problème autrement. Il faut nommer une mission de sages capables de dresser un véritable état des lieux de la souffrance psychique en France et des praticiens qui s'en occupent. Il faut comprendre que le problème vient de l'effondrement de la psychiatrie et de la reconfiguration des diverses disciplines et pratiques : psychologie, psychanalyse, psychothérapie. Mais aussi, je voudrais que ne soit pas exclue du débat la question de l'enseignement de la psychanalyse à l'université par le biais de la psychologie clinique. Il faut désenclaver la psychologie clinique de l'idéologie scientiste. Et de même, il ne faut pas qu'une psychiatrie obsolète et qui n'est plus une véritable discipline à part entière s'empare de la question de l'expertise en général. En quoi un psychiatre est-il capable d'expertiser un psychothérapeute ? Ce n'est pas parce que la psychanalyse est exclue de ce nouvel amendement d'amendement qu'il faut encadrer l'ensemble des psychothérapies par des expertises obsolètes. J'ai lu toutes sortes de rapports, mais franchement, personne à ce jour n'a étudié sérieusement l'histoire des psychothérapies en France. Il est évident que sur les 30 000 psychothérapeutes, peut-être un tiers sont infiltrés pas des sectes. Mais les autres ne méritent pas d'êtres jugés sectaires. Je réitère ma proposition d'une étude sur plusieurs mois de l'ensemble des problèmes, qui permettrait alors de voter, si besoin, une bonne loi et non un amendement permettant des querelles fratricides. Je représente ici le SIUERPP, dirigé par Roland Gori, les forums du Champ lacanien, Fedepsy, et je suis mandatée par une société savante, la SIHPP, qui n'est pas concernée. Enfin, j'ai sous les yeux les textes de l'École Sigmund Freud. Tous ces groupes sont favorables au retrait de l'amendement, et si l'on compte les membres de l'ECF et ceux d'Espace psychanalytique qui a pris position pour le retrait, il me semble que cela représente un peu moins de la moitié du champ psychanalytique français. Ce n'est pas négligeable. Par ailleurs, la course aux charlatans dans de telles conditions ne me paraît pas valable. À titre d'anecdote, je suis attaquée dans une lettre ouverte adressée au Monde par une association de psychiatres homéopathes. Qu'allez-vous faire, messieurs, de ces psychiatres ? Deviendront-ils experts ? Savez-vous combien ils sont ? Non. Tout cet encadrement ne viendra pas à bout de l'illusion thérapeutique et de ses dérives. Il faut repartir de zéro et repenser l'ensemble. M. Mattei : Chère Élisabeth Roudinesco, vous êtes toujours aussi pétulante et vous avez parfaitement raison. Mais comprenez bien qu'il est hors de question que je nomme une mission d'études dont les membres seraient forcément contestés à la minute. A ne voudrait pas de B qui ne voudrait pas de C, etc. Cette question n'est pas à l'ordre du jour. Ici, je reçois des corporations les unes après les autres, aujourd'hui les psychanalystes, ensuite les psychologues et les psychothérapeutes. Donc maintenant, je reviens à la question centrale. Malheureusement, je suis saisi en permanence par des plaintes d'usagers, je n'aime pas ce mot mais enfin, par des plaintes de plus en plus grandes de patients - ils ont des droits maintenant, vous le savez - qui se plaignent d'avoir été victimes de psychothérapeutes autoproclamés, charlatans, etc. Puisqu'il est acquis désormais que la psychanalyse ne figure pas dans l'amendement, il faut que vous ayiez des annuaires et il faut que vous trouviez le moyen de rédiger un annuaire commun qui vous protégerait contre les dérives de la psychothérapie. Mme Roudinesco : J'ai chez moi la totalité des annuaires des groupes psychanalytiques. Ils sont consultables et je les ai utilisés - avec l'accord des sociétés - pour recenser leurs membres à des fins de recherches historiques. Il existe en ce domaine une transparence et si vous voulez consulter ces annuaires, cela est possible. Mais s'agit-il de cela ou d'autre chose ? S'agit-il d'un geste par lequel un annuaire ou des annuaires seraient donnés officiellement à l'État, à votre ministère, pour qu'il aide la psychanalyse à se contrôler ? M.Mattéi : J'ai bien dit cela. Il faut si vous voulez vous protéger et être protégés que vous arriviez à faire un annuaire commun. Il doit être possible de collecter vos annuaires, de les grouper en un annuaire commun qui sera confié au Ministère de façon à vérifier qu'aucun psychothérapeute non habilité ne s'est infiltré dans vos rangs. Mme Mahjoub : Pas question. Chaque école doit conserver son annuaire. Et les annuaires sont consultables. C'est tout. M. Sédat : Monsieur le ministre, chaque société a son annuaire. La quasi-totalité des sociétés ont un annuaire. M. Mattei : J'ai dit et j'insiste : il faut un annuaire commun. Comprenez bien que je cherche à protéger le champ de la psychanalyse en toute confiance dans le cadre de l'amendement. Cela vous permettrait d'encadrer la profession, de vous protéger des dérives et des charlatans. L'État pourra ainsi vous protéger. Brouhaha, plusieurs prises de parole, résistance à l'idée de l'envoi des annuaires et surtout à la constitution d'un annuaire commun. Et puis, encouragé par Melman, Guyomard et Aisenstein, chacun promet d'envoyer ses annuaires et de tenter de faire un annuaire commun. Les plus résistants sont M. Gomez Mango (APF) et Bazalgette (4e groupe). M. Landman : Je rends hommage à la SPP et au groupe de contact qui a permis un dialogue entre toutes les sociétés. Pour ma part, je pense qu'il serait bon de créer un Conseil des psychanalystes français. M. Mattei : À condition que ce Conseil garantisse la profession par la remise de vos annuaires. M. Bazalgette : Je voudrais dire à Mme Roudinesco que je n'approuve en aucune façon la politique de Roland Gori, qui cherche à former des psychanalystes à l'université sans passer par les écoles. Par ailleurs, il est impossible de créer un Conseil qui aurait automatiquement une fonction d'ordre. Et que ferions-nous si une nouvelle association se créait librement et qu'elle ne figure pas dans l'annuaire? Mme Roudinesco : Je prends la défense du SIUERPP et de Roland Gori, lequel ne cherche nullement à former des psychanalystes à l'université. Tout cela est inexact. D'ailleurs, monsieur le ministre, il vous a demandé par lettre de le recevoir. Il avait sa place ici aujourd'hui. Et j'insiste, monsieur le ministre, pour qu'on élève le débat. La situation est grave et la psychanalyse ne se résume pas à une affaire d'annuaire ou de protection par l'État. Le problème est ailleurs. On ne négocie pas le retrait de la psychanalyse du champ d'application d'un amendement en échange d'une remise d'annuaires qui ferait passer la psychanalyse sous le contrôle d'un Ministère, même si l'intention est bienveillante. M.Mattéi : Il faut éviter à tout prix la constitution d'une Instance ordinale. Quant à la création d'une nouvelle association, ce sera à vous de vous mettre d'accord pour qu'elle entre ou non dans votre annuaire. Mais il faut un annuaire dûment agréé. M. Gomez Mango : Je représente une très petite société, mais qui compte parmi ses membres de très grands noms de la psychanalyse française. Nous avons des positions axées sur l'autonomie de la formation. Et nous n'avons aucune position officielle sur la question de l'amendement. Je ne prends pas position, mais je suis heureux de voir monsieur le ministre affirmer que la psychanalyse n'est pas concernée. Je me place dans une perspective temporelle et je suis donc d'accord avec la proposition (il s'agit du texte de M. Landman) M. Mattei : Ce qui est acquis définitivement en tout cas, c'est que la psychanalyse est hors du champ de l'amendement. Chacun se félicite, E.R. ne dit rien, L. Mahjoub reste muette. M. Bazalgette : Enfin, tout de même, on y touche quand même, à la psychanalyse par le biais de cette législation. On y touche. M. Melman : Je tiens à féliciter M. Mattei. L'État a été formidable avec la psychanalyse. Je m'en réjouis. M. Landman : Je voudrais souligner le problème des psychanalystes qui travaillent en institution et qui ne sont ni psychiatres ni psychologues mais universitaires, philosophes ou littéraires. C'est une grande richesse qu'ils soient psychanalystes et il faudrait qu'ils aient une reconnaissance. Qu'en pensez-vous, monsieur le ministre ? Mme Roudinesco : Il y a là un vrai problème que l'amendement ne résout en aucune façon, quelles que soient ses modifications. M. Mattei : Je veux des annuaires car je dois garantir les droits des malades. Je propose donc que déjà on envoie les annuaires. Voulez-vous prendre la parole, Mme Mahjoub, puisque jusque-là vous n'avez rien dit ? Mme Mahjoub : Monsieur le ministre, je vais lire une déclaration rédigée par le Bureau de l'ECF et J.A. Miller. (Cf. communiqué de l'ALP N° 13 demandant le retrait de l'amendement.) M. Mattei : Comprenez bien que nous sommes sollicités par des associations de patients. Je rappelle donc ici ce qui est acquis : 1) La psychanalyse n'est pas concernée par l'amendement. Nous laissons donc le choix aux écoles de se déclarer ou non par la remise des annuaires. 2) Je vais rencontrer les associations de psychothérapeutes. Et rien n'est définitif. M. Sédat : Les psychothérapies ne sont pas fixées par l'amendement. Il faudrait faire quelque chose. (Malheureusement, mes notes sont ici en défaut. ER) M. Mattei : Je vois bien que vous voulez un règlement. Monsieur Corvez reprendra contact avec vous et vous fera des propositions. Le texte de l'amendement vient au Sénat les 13 et 14 janvier. Merci d'être venus et d'avoir eu avec moi cette rencontre fructueuse. Élisabeth Roudinesco ============= Comité international EGP - Rio de Janeiro - 2003 http://www.estadosgerais.org Beatriz AGUIRRE (Brasil, SP) Sonia ALBERTI (Brasil, RJ) Ana Sílvia Mendonça ALVES (Brasil, MA) Marta Gerez AMBERTÍN (Argentina) Márcia Ramos ARÁN (Brasil, RJ) Hélcio ARANHA (Brasil, RJ) Dominique AUFFRET (França) Patrick AVRANE (França) Victor AZOULAY (França) Chawi AZOURI (França) Francisco BAPTISTA NETO (Brasil, SC) Carlos Alberto BARRETO (Brasil, RJ) Ângela BARROS BARRETO (Brasil, RJ) Maria Helena Correa BARROS E SILVA (Brasil, PE) Thierry BEAUJIN (França) Isi BELLER (França) Adriana BENEDIKT (Brasil, RJ) Adolfo BENJAMÍN (Argentina) Fethi BENSLAMA (França) Sergio BENVENUTO (Itália) Manoel Tosta BERLINCK (Brasil, SP) Benilton BEZERRA JÚNIOR (Brasil, RJ) Joel BIRMAN (Brasil, RJ) Claudia BODDIN (França) Marie-Claire BOONS (França) Hélia BORGES (Brasil, RJ) Izabel de Fátima Mangia BORGES (Brasil, RJ) Nestor BRAUNSTEIN (México) Elisabete BRICK (Brasil, RJ) Miguel CALMON DU PIN 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