Minimatic on Mon, 12 Apr 2004 15:52:52 +0200 (CEST) |
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Re: [nettime-fr] Déconstruction d'un faiseur d'opinion (réponseàLibé) |
Chere Louise, suis je le seul a trouver votre prose si proche du charabia... Le fond aurait-il plus de sens lorsque la forme est inaccessible...? Simples questions. minimatic. ----- Original Message ----- From: Louise Desrenards <louise.desrenards@free.fr> To: <nettime-fr@samizdat.net> Sent: Monday, April 12, 2004 7:51 AM Subject: [nettime-fr] Déconstruction d'un faiseur d'opinion (réponseàLibé) > Déconstruction d'un faiseur d'opinion > De la pression à l'ingérence > > > Il est à dire avant toute chose que l'ingérence de la France en Italie > eut été d'agir l'opinion des medias, de leurs journalistes et des > représentants de l'Etat Italiens, en vue d'influencer des changements de la > loi, par exemple l'amnistie générale des adversaires pour en finir avec la > violence des années de plomb. Ce n'est pas le cas, bien au contraire, le > Président Mitterrand selon une tradition locale du droit d'asile politique a > accueilli les réfugiés Italiens en France, pour qu'ils rompent avec la > violence, dont après coup Cesare Battisti lequel, au terme d'un procès mené > et conclu ici-même, suite à une première demande d'extradition, a obtenu des > mains de monsieur Juppé, chef de gouvernement de la cohabitation sous le > second mandat présidentiel de Mitterrand, une carte de séjour pour dix ans > (citation de la déclaration du maire de Paris Delanoë). > > Que Battisti fut condamné après par contumace ne change rien : il se > trouvait déjà en France. Que l'Italie n'accepte pas la diversité européenne > en l'état de la loi française pour des hôtes sur le territoire français est > son propre droit. Qu'elle exerce une pression sur notre droit ne l'est pas, > quand résister à cette pression devient plus que notre droit : un devoir. > > En effet, l'Europe qui défait les républiques et les démocraties locales de > devoir effectuer ses lois communautaires, normes, taxes, contrôles, demeure > pourtant en attente de constitution ; précisément, la mise en place de la > constitution fut déjugée sous la présidence italienne de la commission > européenne - ; existerait-il des lois communautaires, il ne demeure en terme > civique certain à ce jour, concernant les libertés de penser et > d'expression, d'insoumission, d'asile, d'autonomie ou d'amnistie, que selon > l'autonomie ultime des localités européennes en ce qu'on ne pourrait leur > déjuger de s'autodéterminer dans le cadre commun selon leur traditions leur > culture et leur droit respectifs, y compris pour une démocratie > communautaire laquelle, à défaut de constitution ou de gouvernement élu > n'existe pas de façon souveraine, sauf autoritairement : ce qui n'a pas été > requis par les peuples qu'elle concerne. > > > Personne ne pourrait reprocher à Libé de publier un article depuis > Rome sur le climat italien à propos de l'affaire Battisti, et moins encore > de n'en avoir pas transformé la tonalité subjective, fut-elle partisane > contradictoirement de la plupart articles publiés auparavant dans le même > support. On connaît, " Le monde " a joué le même coup, une sorte de > trahison de son sujet contre le fait d'avoir commencé par le défendre : il > ne faut pas descendre dans le "lectoramat" des amateurs de Presse - ni les > financiers ni ceux au goût du pouvoir n'aiment cela. > > Il reste que le brillant rédacteur Eric Jozsef s'affiche sous la bannière de > l'information et de l'objectivité quoiqu'il joue - à moins qu'il ne s'agisse > d'une maladresse ignorant la montée aléatoire du sens - de l'art des > contractions synoptiques, chères à la version courte des idées, sous la > forme de l'abstract (serait-il plus long que cette forme parfaite de la > communication à l'accoutumée, car à la vision large qu'il embrasse on peut > imaginer la profusion de la matière qui le sous-tend et qu'il réduit plutôt > qu'il ne la contracte). Passant d'une diachronie à l'autre, sous des mots > clés devenant ainsi émergents et qui, au bout du compte, tiennent plus de la > métaphore de l'information pour opinion, que de l'actualisation de vision > rapportée, ou même de concept (ce qui supposerait la réflexion en amont), > apparaît soudain la révélation sensible, incontestable sous l'oeil du témoin > direct, l'envoyé spécial - ou plutôt le "résident", si l'on sait que peu de > journaux s'offrent le luxe de véritables "envoyés spéciaux", aujourd'hui -, > de l'événement suivant : la gauche est intégralement solidaire de la droite > et de l'extrême droite digérées et blanchies, dans le front démocratique > parlementaire et gouvernemental de l'Italie de Berlusconi. Car la > droitisation légitime de la gauche sur la question de Battisti et des PAC > est l'objet global de l'article, s'agissant d'une publication dans un > journal de gauche ici, si j'ai bien compris. > > Cette opinion étrangement fusionnelle avec la tendance annoncée du reportage > sur place, relation adoptant le point de vue sans distance éthique de ses > sujets, autant de personnalités charismatiques historiques et actuelles de > l'Etat honorées, que de criminels marginaux dénoncés qu'ils combattent, > paraît davantage correspondre à l'environnement du journaliste lui-même, en > Italie. > > S'agit-il d'une conviction sensible sous l'effet de l'empathie avec le > voisinage des journalistes "envoyés spéciaux" dans les sphères de la > décision italienne, ou par opportunisme local flattant ses hôtes aux fins de > se maintenir en plaisantes romanités ? Car s'il va recueillir d'autres > témoignages, par exemple du repenti délateur ou de l'idéologue des PAC > (est-ce un repenti ? est-il libéré ? est-il emprisonné de ceux qui, chaque > soir, doivent revenir se faire interner ?) là encore, on n'est pas informé > sur les conditions des interviewes, ni même s'il ne s'agit pas mieux de > citations de la Presse, ou des actes des procès... bref, ce monsieur parle > comme s'il savait tout mais sans jamais dire si c'est directement ou > indirectement, sans jamais citer ses sources, comme si nous devions le > croire lui et ses improbables interlocuteurs, tel Dieu : alors qu'il s'agit > d'enfermer à perpétuité d'anciens militants révolutionnaires - et même s'ils > n'avaient pas tué, ils le pouvaient, puisqu'ils étaient armés. > > Il est pourtant des Italiennes et des Italiens critiques, furent-ils > minoritaires, qui demeurent représentatifs comme électeurs italiens non > déchus de leurs droits civiques, mais qui ne pensent pas de la même façon ; > il en est même qui ne pensent pas de la même façon sans avoir participé à > l'univers des accusés. Nous le voyons tous les jours dans les listes et dans > les sites interactifs Italiens sur Internet. Evidemment, monsieur Jozsef > aurait pu en rencontrer quelques uns à Rome, or il n'est pas si bien informé > que cela, puisqu'il les ignore dans le cas général qu'il édifie d'un > soi-disant consensus. Monsieur Jozsef ne pratique pas l'enquête S'il nous > parle depuis la façade médiatique italienne qui l'aurait informé - ou > désinformé - lui-même, faisant tapage de ses oracles au lieu de la vox > populi, certes, sachant qui détient les médias et les paye, pour la plupart > : on veut bien le croire. Pour le reste, tout de même, il n'a pas du lui > arriver de changer de trottoir... Monsieur Jozsef serait par trop routinier > ou sédentaire. > > Mais il y a plus grave que d'être sédentaire, quand en plus de la France > l'Europe elle-même est en danger d'ingérence ; ainsi, il ne manque pas que > l'évocation de cette voix critique de la minorité, qui se bat dans les > médias alternatifs et débat en rencontres sur place, contre le manque de > loyauté et de justice des dignitaires d'un Etat capable d'amnistier sans > honte, le lendemain même des attentats espagnols, le 12 mars, les > responsables de l'attentat putschiste de la Banque de l'Agriculture de Milan > en 1969, et criant d'autant plus fort vengeance des exactions de la lutte > armée par l'extrême gauche (qui au fond et entre autre y répliqua), qu'il > devient nécessaire de faire oublier l'horreur accompagnant les antécédents > périphériques de nombre de ceux actuellement au pouvoir, dont certains > héritiers ou témoins, sinon partenaires directs, affichés en évolution > récente pour se trouver légitimement installés au pouvoir par la démocratie > italienne... Preuve que la démocratie n'est pas incompatible avec le > fascisme, voir pouvant y conduire comme au contraire en démettre - une sorte > de "pute" -, ou sous d'autres formes maintenir ses avantages, par exemple > élue et cautionnée sous injection de populisme (je ne dis pas "popularité" ; > si la popularité caractérisait les attributs du pouvoir en place, le recours > à l'argumentaire sécuritaire et à la vengeance populiste ne lui serait pas > nécessaire, pour confirmer à grands flonflons médiatiques sa crédibilité > majoritaire - pour pallier à son impopularité potentielle). > > Car il manque en plus - et principalement dès que la minorité est mise en > ellipse - des indications sur les raisons historiques passées, animant les > références crédibilisant le présent de messieurs Violante - fut-il un ancien > communiste, pourtant farouche acteur des lois d'urgence à propos de la > mafia, et quoique n'infirmant pas l'ellipse récente de l'attentat de Milan, > par exemple -, Spataro, non seulement " procureur adjoint à Milan " et > s'occupant " alors de terrorisme ", mais de surcroît accusateur comme > substitut du procureur au procès de Battisti par contumace -. Spataro, qui > ne pourrait donc ignorer les attentats et actions d'extrême droite > intriquant ensemble ou alternativement les responsabilités de la mafia, la > loge P2 (l'Opus dei) et du Vatican, de la démocratie chrétienne, et des > fractions de l'armée et de la police factieuses, adjoints à une puissance > étrangère, quand ce n'est pas directement le chef des services secrets, > lui-même présent - lors de l'enlèvement de Aldo Moro, attribué aux seuls > Brigadistes -, et qui ensanglantèrent l'Italie jusqu'à 1980 ; je cite Carlo > Roccella ["Pour toi Cesare, que je ne connais pas et que j'ai peu lu > (désolé, le polar c'est pas mon truc (...)"] : > > " ces dates, ces chiffres, ces bombes : 12 décembre '69 Piazza Fontana 16 > morts, 88 blessés ; 2 juillet '70 train Freccia del Sud 9 morts 139 blessés > ; 25 septembre '70 assassinat de cinq anarchistes calabrais ; 28 mai '74 > Piazza della Loggia Brescia 8 morts 94 blessés; 4 août '74 train Italicus 12 > morts 105 blessés; 2 août '80 gare de Bologna 85 morts 200 blessés, bombes > explosées toujours pendant des périodes de forte mobilisations populaire. > Sans compter les dizaines de jeunes militants tués par les fascistes et la > police pendant les manifestations, du Nord au Sud. " Je n'accepte pas que > Cesare Battisti soit remis aux autorités italiennes ; Lettre au comité de > soutien de Cesare Battisti, avril 2004. > > J'ajoute Gianfranco Fini, actuel vice président du conseil des ministres, > moins prestigieusement secrétaire national du parti néo-fasciste MSI-DN de > 1987 à 1990 et qui se trouvait spécialement dans les bureaux de la police à > Gênes, lors de la violente répression des altermondialistes. Son revirement > public sur la Shoah le sépare de la descendante de Mussolini (cadrée par > l'union de trois formations fascistes elle se présente aux prochaines > élections européennes), mais pas de la politique de monsieur Sharon ni de > celle de monsieur Bush, ce qui ne prouve rien de plus que sa désaffection > récente de l'antisémitisme. > > Concernant les enjeux du thème " Battisti fait l'unanimité contre lui en > Italie ", sous-titre " Droite berlusconienne et opposition de gauche > accablent l'ex-membre des Prolétaires armés pour le communisme ", dans un > pays incapable d'envisager un concept politique de l'amnistie, mais > seulement pénal ou partisan tel que l'Italie le manifeste, il paraît peu > responsable pour un journaliste de citer les convictions aux belles > références d'anciens ou d'actuels membres de la justice, de la magistrature, > ou du gouvernement italiens, sans en référer à leur rôle passé dans la > guerre civile larvaire, puis dans la répression et les lois d'urgence ; car > leur point de vue contre Battisti ne pourrait en être indifférent. > > Sachant les situations locales respectives européennes et la situation > communautaire elle-même, vues depuis la pression Etat-Unienne en demande de > contrôle de l'Europe, via les pays de l'OTAN les plus engagés dans le > conflit en Irak, et la poussant à légiférer en amont de la fondation > constitutionnelle, on peut envisager une tentative d'ingérence dans les > affaires françaises resituées par l'Europe, et notamment visible à travers > le comportement public de l'Etat Italien et solidaire du gouvernement > français, dans le cas de Cesare Battisti, pion sémiotique d'une stratégie de > la communication armée par les pouvoirs, tandis qu'explosent les bombes en > Espagne... > > On décèle donc, sous le flux unitaire italien présenté par cet article, à > quel endroit se situeraient les déclarations publiques contre Battisti, en > pleine instruction de la demande d'extradition, donc sans respect des juges > français et relayé par le ministre de la justice Perben lui-même à la > télévision, avant les élections régionales ; celui-ci, en dépit du > déferlement électoral de la gauche, reconduit comme sa loi qui clone la loi > italienne sur les repentis, au déni de notre tradition éthique et sans que > nous soyons l'objet d'un état d'exception déclaré, (comme au contraire > l'exigerait la convention de la 5e république), sa persistance, quoique > devenue silencieuse, laisse encore imaginer l'allégeance présidentielle > possible selon des accords secrets, qui seuls pourraient expliquer > l'acharnement du pouvoir à l'acte. > > > Pour conclure, l'article de monsieur Jozsef n'est pas davantage > éclairant sur les protagonistes des témoignages accablants contre Battisti. > Il est à remarquer, parmi le tout, un repenti et un idéologue des PACS. Où > se trouvent-ils : libres, sous condition de dissociation devant rentrer à la > prison chaque soir, toujours incarcérés ? D'ailleurs on ne sait pas si le > journaliste relate ses rencontres directes, ou celles qu'il a faites à la > Une de ses confrères... ou encore s'agit-il d'extraits des actes des procès > ? De plus, il est à remarquer un mélange des protagonistes et des groupes > qui concourre au bûcher des PAC et de Battisti. > > Le pire (Armando Spataro, le procureur - d'où sort-il ? est-il au téléphone > ?): « Ils disposaient de beaucoup d'armes mais d'un bagage culturel assez > faible ; leur puissance de feu et leur capacité opérationnelle dépassaient > largement leur épaisseur idéologique. » Voilà : c'étaient les prolos de la > lutte armée, des anarcho-maos spontex de base (ça colle avec George Habbache > moins imprescriptible que le Hamas) des "chtarbés", des ions libres assez > cons, et d'ailleurs ils ont commencé par les prisons, justement celle d'où > il sortait et celle d'où il s'échappera encore aidé par ses "potes" et sans > se briser "L'astragale", une chance... L'autre Albertine ce fut bref, Genet > ce fut davantage. > > Je ne sais pas ce que vont en penser les lecteurs de Libération, mais les > livres de Battisti me paraissent plus édifiants que ses témoins transalpins > et le journaliste qui, à force de vouloir traîner les PAC en abjection ou de > les révéler en folie finit par en faire des personnages fascinants : c'est > bien pourquoi il faudrait les enfermer - en un monde si résigné ou si > compromis qu'aujourd'hui - leur révolte "sans bagage" appliquée aux idéaux > politiques fut-ce en cavale pourrait donner envie de les imiter ?!... Le > repenti : chacun sait le peu de crédibilité possible à lui prêter, et rien > qu'à lire ce qu'il est censé dire, on se le répète ; est-ce pour autant > qu'il soit si prolixe ? l'idéologue des PAC : comme un père initiatique > accablant son initié il définit les comportements de celui que sans doute il > commandait. On sait bien que les mains sales reviennent aux "hommes de main" > plutôt qu'aux hommes d'idées qui portent toute leur laideur dans la tête, on > l'imagine bien, là, d'où qu'ils aient laissé la loi des repentis, d'aveux en > délation, leur laver les cheveux ; ici, disons plutôt les hommes "de poing" > et les hommes "de tête". Encore peut-on être homme de poing virant à l'homme > de pied courant vite sans avoir tué quiconque ou homme de tête ayant tué - > même pas par procuration, voyez Burroughs et plus tard Althusser. On n'a pas > enfermé l'assassin d'Evariste Gallois. > > L'Italie est le pays du déni, le déni de la responsabilité criminelle de > membres liés à l'Etat dans la détérioration des années de plomb en dit long > sur celui de concéder de la pensée à ceux qui se levèrent contre le > déferlement putschiste et furent-ils organisés ou égarés ; c'est précisément > ce pays où Mussolini a pu enfermer Gramsci bien avant la guerre pendant une > vingtaine d'années de réclusion, mort en prison en 1937. Lui qui n'avait tué > personne, le conseilliste visionnaire et imprégné de la vision > pré-scientifique matérialiste de Vico, devait rester enfermé "jusqu'à ce > qu'il ne puisse plus penser". Autant dire jamais ou la mort... N'était-ce > pas là un épouvantable crime ? > Monsieur Eric Jozsef, quel vil bourgeois vous faites ! > > Combien de brigadistes déjà morts en prison, s'entretuant à cause des > repentis ? et les autres, tués par la police dans leurs lits ? > > Monsieur Eric Jozsef, quel vil bourgeois vous faites ! > > Remerciements à Jean-Paul Sartre, Pierre Mandouze, Francis Jeanson, Germaine > Tillon, (etc...) > > > Aliette Guibert > > Réponse à l'article > "Battisti fait l'unanimité contre lui en Italie", de Eric Jozsef, envoyé > spécial du journal Libération, à Rome ; 10/4/04 > > http://www.criticalsecret.com > > > ---------------- > > Quote > > > Battisti fait l'unanimité contre lui en Italie > > Droite berlusconienne et opposition de gauche accablent l'ex-membre des > Prolétaires armés pour le communisme. > > Par Eric JOZSEF > > samedi 10 avril 2004 (Liberation - 06:00) > > Rome de notre correspondant > > > > Divisées pratiquement sur toutes les questions politiques, la droite > berlusconienne et l'opposition de gauche sont en revanche à l'unisson sur le > dossier Cesare Battisti. Des deux côtés de l'échiquier transalpin, on > soutient ainsi la demande d'extradition de l'ancien membre des Prolétaires > armés pour le communisme (PAC). «Celle-ci est sacro-sainte», a par exemple > indiqué Enzo Bianco, ancien ministre de l'Intérieur (centre gauche). > «Battisti est un assassin, il faut qu'il paie. Le garde des Sceaux, Roberto > Castelli, a raison», a martelé Luciano Violante, ancien président (démocrate > de gauche) de la Chambre des députés. De l'autre côté des Alpes, on réfute > largement l'idée d'une Italie où, pour combattre le terrorisme, le système > démocratique aurait été suspendu. > > Hold-up. Quant à la mobilisation française autour de l'écrivain italien, > elle provoque l'incompréhension dans l'opinion publique transalpine. > D'autant que, dans le panorama du terrorisme des années 70, les PAC > représentent une réalité très particulière. Le sigle des Prolétaires armés > pour le communisme apparaît pour la première fois en mai 1978 dans un tract > de revendication « contre les médecins flics d'Etat ». Giorgio Rossanigo, > médecin au pénitencier de Novara, et Diego Fava, docteur milanais accusé > d'une trop grande sévérité dans l'appréciation des conditions de santé des > travailleurs en congés maladie, ont été blessés par balles. Les deux actions > ont été planifiées et organisées, selon la justice italienne, par un petit > groupe de militants d'extrême gauche, parmi lesquels Cesare Battisti. Nés au > cours de l'année 1976, les PAC accomplissent ainsi leur première opération > d'envergure. Les membres de ce groupuscule qui comptera au total une > trentaine d'activistes n'avaient jusqu'alors réalisé que quelques hold-up > pour s'autofinancer et se procurer des armes. Après ces attentats, le groupe > change de nature. > > Réunis autour de la revue Sans prison et inspirés par Arrigo Cavallina, > l'idéologue de la bande, les PAC décident de concentrer leurs activités > contre le système carcéral où, dans une Italie en pleine effervescence > terroriste, de nombreux militants d'extrême gauche sont emprisonnés et > parfois maltraités. Détenu à Udine en 1977 pour vol, Cavallina dénonce les > conditions des prisonniers, la violence des gardiens, parle de « lager > d'Etat ». C'est en prison qu'il rencontre Cesare Battisti : « Il y était > pour vol. C'est là que j'ai commencé à lui parler de politique », a-t-il > raconté récemment. Condamné une première fois à trois mois de prison pour un > vol commis en 1973, puis à quatre ans de réclusion pour un braquage en 1974, > Cesare Battisti, à sa sortie de prison, est une nouvelle fois poursuivi pour > un autre vol en février 1978. Il s'enfuit à Vérone chez Cavallina et fournit > au groupe « la capacité opérationnelle » qui lui manquait, selon la formule > du juge d'instruction Pietro Forno. > > « Beaucoup d'armes ». « Actifs surtout à Milan et en Vénétie, les PAC > étaient une organisation très hétérogène. Battisti venait de la délinquance > commune, Adriano Carnelutti avait été proche des Brigades rouges, Pietro > Mutti provenait de Prima Linea, Maurizio Folini avait, lui, des contacts > avec le Front de libération de la Palestine de George Habbache et c'est le > premier à avoir rapporté des armes du Moyen-Orient », retrace Armando > Spataro, procureur adjoint à Milan, qui s'occupait alors de terrorisme et > qui ajoute : « Ils disposaient de beaucoup d'armes mais d'un bagage culturel > assez faible ; leur puissance de feu et leur capacité opérationnelle > dépassaient largement leur épaisseur idéologique. » > > « Nous étions un groupe anormal, notre vie n'était pas, comme pour les > autres formations, consacrée à la lutte. Nous, nous mélangions nos activités > quotidiennes à la violence, a raconté Arrigo Cavallina. Pour nos "actions", > deux jours suffisaient. » Le 6 juin 1978, le surveillant de la prison > d'Udine Antonio Santoro est abattu. « Nés d'une rage contre la prison », > selon Arrigo Cavallina, les PAC modifient leur stratégie fin 1978 et > décident de frapper les commerçants qui prônent l'autodéfense. Sur fond de > hold-up, de tentative d'enlèvement et d'attentats, le groupe prépare un > double homicide contre Lino Sabbadin, un boucher vénitien militant d'extrême > droite, et contre un bijoutier milanais, Pier Luigi Torregiani. Victimes de > vol, tous deux ont réagi en tirant sur leurs agresseurs, des délinquants de > droit commun. Cavallina et quelques autres membres des PAC s'opposent aux > représailles contre Torregiani et Sabbadin. Mais Battisti « une véritable > machine de guerre », commentent les juges et d'autres auraient insisté > pour passer à l'action, qui plus est le même jour, pour rendre l'action plus > spectaculaire. Le 16 février 1979, les deux commerçants sont abattus. > > « Ce fut le début de la dissolution du groupe », soutient Cavallina. Le > groupe commet néanmoins d'autres braquages et un dernier meurtre. L'un des > policiers chargés de l'enquête Torregiani, Andrea Campagna, est tué le 19 > avril 1979. Selon Mutti, un repenti du groupe, c'est Battisti qui aurait > tiré avec un 357 Magnum. En juin de la même année, ce dernier est arrêté > avec d'autres membres du groupe dans un appartement milanais. C'est > l'épilogue des PAC. Battisti est condamné en mai 1981 à près de treize ans > de prison pour « participation à bande armée » et « recel d'armes ». En > octobre suivant, il s'évade et fuit au Mexique puis en France. Sur la base > de divers témoignages et surtout des déclarations du repenti Pietro Mutti, > il est condamné en 1993 à la réclusion à perpétuité pour quatre « homicides > aggravés ». Cesare Battisti a toujours nié les faits, réfuté la parole de > Mutti et parlé de déni de justice. > > > =========================== > > > > > > > > > > < n e t t i m e - f r > > > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net > Annonces et filtrage collectif de textes. > > <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net > <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org > <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/wws/info/nettime-fr > <> Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net > < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/wws/info/nettime-fr <> Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net