Louise Desrenards on Tue, 18 Apr 2006 11:44:19 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] Detroit midnight notes


A text by cassquarter to interest us (answer to my recall on the actual
French events) 
Translation by my own so please to correct me if I have made countersense (I
am so sorry of my bad Anglophone speaking)

Un texte qui nous intÃresse de la part de cassquarter, (rÃponse à son
interpellation de mon fait à propos des manifestations et de la grÃve
gÃnÃrale contre le CPE en Fr)

Traduction Fr par mes soins, câest à dire trÃs relative vu mon
a-n-alpha-bÃtiz-ation anglophone ; de plus, jâai traduit âdomestic equity
capitalâ par capitaux intÃrieurs propres car je ne savais pas si le terme
anglophone signifiait prÃcisÃment le PNB ou le PIB ; Ã mon avis Boggs parle
de PIB et les rÃdacteurs de Monthly review de PNB. Et cassquarter les
dÃpasse dans une dÃconsruction logique des indicatifs Ãconomiques Ãlargie
aux rÃalitÃs sociales critiques.
Et de toutes faÃons merci de me corriger si vous trouvez des contresens.

Rappel pour info :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_national_brut
En Ãconomie, PNB est le sigle de Produit National Brut.
Le PNB est la valeur totale de la production finale de biens et de services
des acteurs Ãconomiques d'un pays donnà au cours d'une annÃe donnÃe. à la
diffÃrence du PIB, le PNB inclut les revenus nets provenant de l'Ãtranger,
c'est-Ã-dire le rendement sur les investissements faits à l'Ãtranger moins
le rendement sur les investissements Ãtrangers faits dans le pays. Le PNB
est national parce qu'il reflÃte la valeur ajoutÃe produite par les
rÃsidents du pays en question (principe de nationalitÃ) mais il n'est pas
intÃrieur parce qu'une partie de cette valeur ajoutÃe est produite Ã
l'Ãtranger (le PIB est lui basà sur le principe de territorialitÃ). Le PNB,
de mÃme que le PIB, inclut la TVA du pays, ce dont la lÃgitimità est
contestÃe.
    â     PNB = PIB + solde extÃrieur
    â     PNB = PIB + revenus des facteurs en provenance de l'extÃrieur -
revenus des facteurs versÃs à l'extÃrieur

http://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_intÃrieur_brut
Le produit intÃrieur brut (PIB) correspond à la valeur totale de tous les
biens et services produits dans un pays donnà au cours d'une annÃe donnÃe.
C'est aussi la mesure du revenu provenant de la production dans un pays
donnÃ. On parle parfois de production Ãconomique annuelle ou simplement de
production.
Afin d'Ãviter que la mÃme production entre plus d'une fois dans le calcul,
ne font partie du PIB que les biens et services finaux, ceux qui servent Ã
produire d'autres biens Ãtant exclus. Par exemple, le blà avec lequel on
fait le pain est exclu, mais non le pain
Le produit intÃrieur brut reprÃsente le rÃsultat final de lâactività de
production des unitÃs productrices rÃsidentes. C'est un agrÃgat des comptes
nationaux, obtenu en additionnant des grandeurs mesurÃes par catÃgories
dâagents (mÃnages, entreprises, administrations).
En France, il est apparu aprÃs la Seconde Guerre mondiale, tout comme la
Comptabilità nationale, à un moment oà la priorità Ãtait de reconstruire et
de moderniser le pays. Le PIB sert souvent d'indicateur de l'activitÃ
Ãconomique d'un pays; le PIB par habitant, quand à lui, sert d'indicateur au
niveau de vie.


////////////////////////////////////////////////////////////////////////////


Liens des rÃfÃrences (notes fr)

http://en.wikipedia.org/wiki/James_Boggs_(activist)
http://www.boggscenter.org/
http://www.monthlyreview.org/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Thorstein_Veblen




            Notes de Detroit à minuit


             Following his discussion of the 1960s black movement  in "From
Rights to Power" Monthly Review Nov. 1983, James Boggs elicited noteworthy
comments from the editors. In what had all the trappings of a dispute about
the origin and function of foreign investment, the editors of Monthly Review
(Paul Sweezy and Harry Magdoff) took exception with two assertions that
Boggs made regarding the disposition of the economy during that era of
turbulence.

            AprÃs sa discussion sur le mouvement noir des annÃes 60 dans
"Des droits au pouvoirâ dans la revue Monthly review de novembre 1983, James
Boggs a obtenu des commentaires remarquables des rÃdacteurs. En quoi se
trouvaient toutes les chausses trappes dâune dispute à propos de lâorigine
et de la fonction des investissements à lâÃtranger, les rÃdacteurs de
âMonthly reviewâ (Paul Sweezy et Harry Magdoff) se firent remarquer avec
deux affirmations de Boggs concernant la disposition de l'Ãconomie pendant
cette Ãre de turbulence.
> 
              The first assertion referred to the export of domestic equity
capital. Boggs stated: "We will not allow them to send capital that comes
from our labor out of the country; we need it at home to rebuild our
communities and our deteriorating bridges, sewers and transport systems."
And the second assertion spoke to the condition of labor as a consequence of
new and novel modes of accumulation and circulation. Boggs announced:
Today's rebellions will not work anymore because U.S capitalism in its
present stage of multinational capitalism no longer needs our labor, no
longer feels the need to placate us with social reforms, doesn't care
whether we or our communities or even our country survives or goes under."
Sweezy and Magdoff responded to both assertions with a five-pronged
argument.  

            La premiÃre affirmation se rapportait à l'exportation des
capitaux intÃrieurs propres. Boggs dit : "nous ne les laisserons pas envoyer
hors du pays le capital qui vient de notre travail ;  nous en avons besoin Ã
la maison pour restaurer nos communautÃs, nos ponts, nos Ãgouts et nos
systÃmes de transport abÃmÃs."  Et la seconde affirmation concernait l'Ãtat
du travail par suite des actuels et nouveaux modes d'accumulation et de
circulation. Boggs dÃclara : les rÃvoltes d'aujourd'hui ne fonctionneront
plus parce que le capitalisme des Ãtats-Unis à son stade actuel de
capitalisme multinational n'a plus besoin de notre travail, il nâÃprouve
plus le besoin de nous calmer avec des rÃformes sociales, il ne s'inquiÃte
pas que nous ou nos communautÃs ou mÃme notre pays survivent ou
sâabaissent."  Sweezy et Magdoff rÃpondirent aux deux affirmations avec un
argument cinq fois mordant.

                In taking up the issue of the export of domestic capital,
the Monthly Review editors begin by expounding, " the fact that more capital
is obtained from the rest of the world as a result of foreign investment
than is exported from the United States." "This can be seen", they say, "in
the following data for the period 1970-80." Their data shows that the flow
of investment capital from the United States to the third world was $8.0
billion. The data also shows the return flow from the third world to the
United States, in dividends, interest, branch profits, management fees and
royalties, to be the sum of $63.7 billion." "Clearly", they argue, " the
flow of money is from the third world to the United States, not the other
way around", as Boggs suggested. They go on to say, "in addition to the
almost $64 billion sucked out of the third world, the multinational
corporations during the same years reinvested $23.3 billion of earnings that
were made and retained in the third world. Thus, the growth of direct
investment in the third world is financed not so much by the export of
capital as by the reinvestment of retained earnings (and by funds raised in
the host countries)." "The plain truth", the Monthly Review editors conclude
"is that direct foreign investment does not represent a depletion of U.S
capital," as Boggs suggested, but a source of capital growth obtained by
extracting the surplus of the third world."

            Concernant la question de l'exportation du capital intÃrieur
propre, les rÃdacteurs de Monthly Review commencent par exposer : "il est un
fait quâil soit obtenu du reste du monde davantage de capital rÃsultant de
l'investissement à lâÃtranger qu'il nâen est exportà des Etats-Unis."  "Ceci
est visible", disent-ils, "aux donnÃes suivantes concernant la pÃriode
1970-80."  Et leurs donnÃes de prouver que le flux des capitaux
d'investissement depuis les Etats-Unis vers le tiers monde a Ãtà de 8,0
milliards de dollars ; les donnÃes montrant Ãgalement le retour du flux du
tiers monde vers les Etats-Unis, dans les dividendes, lâintÃrÃt, les
bÃnÃfices de secteur, les honoraires de gestion et les royalties, soit une
somme de 63,7 milliards de dollars."  "Clairement", argumentent-ils,
"l'Ãcoulement de l'argent va du tiers monde vers les Etats-Unis, non selon
lâautre voie", comme Boggs le suggÃrait. Ils poursuivent, disant : "en plus
des presque 64 milliards de dollars aspirÃs au tiers monde, dans les mÃmes
annÃes les sociÃtÃs multinationales ont rÃinvesti 23,3 milliards de dollars
de revenus qui ont Ãtà faits et sont restÃs dans le tiers monde. Ainsi, la
croissance de l'investissement direct dans le tiers monde nâest pas tant
financÃe par l'exportation de notre capital que par le rÃinvestissement des
excÃdents non distribuÃs (et par des fonds accrus dans les pays d'accueil)."
"la vÃrità plate", concluent les rÃdacteurs de Monthly Review âest que
l'investissement Ãtranger direct ne reprÃsente pas une dilapidation du
capital des Etats-Unisâ, comme Boggs lâa suggÃrÃ, âmais une source de
croissance du capital obtenue par lâextraction de l'excÃdent du tiers
monde." 

            Having shown that the preponderant flow of capital is from the
third world to the United States; Sweezy and Magdoff take up the implication
in Boggs's first assertion that the export of domestic equity capital
results in its depletion. First, they have established that the reinvestment
of retained earnings on initial foreign investment represents, not a
depletion of U.S capital, but a source of capital growth. Secondly, they
insist, "there is no shortage of domestic capital. The amount of money
absorbed in corporate mergers and in real estate operations, stock market
and futures speculation etc. could go a long way 'to rebuild our communities
and our deteriorating bridges, sewers and transport systems.' They add,
"obviously, capitalists don't invest in these needed and useful projects
because they produce too little or no profits."

            AprÃs avoir prouvà que le flux du capital prÃpondÃrant vient du
tiers monde aux Etats-Unis, Sweezy et Magdoff prennent en compte
l'implication de la premiÃre affirmation de Boggs selon laquelle
lâÃpuisement du capital intÃrieur propre proviendrait de son exportation.
D'abord, ils Ãtablissent que le rÃinvestissement des excÃdents non
distribuÃs de l'investissement Ãtranger initial ne reprÃsente pas une
dilapidation du capital des Ãtats-Unis, mais une source de croissance du
capital. DeuxiÃmement, ils affirment : "il nây a aucun manque du capital
intÃrieur. Le montant d'argent absorbà dans des fusions de sociÃtÃs et dans
les opÃrations immobiliÃres, le marchà des actions et la spÃculation etc.. Ã
long terme pourraient mÃme permettre de reconstruire nos communautÃs et nos
ponts, Ãgouts et systÃmes de transport dÃtÃriorÃs.'  Ils ajoutent,
"Ãvidemment, les capitalistes n'investissent pas dans ces projets
nÃcessaires et utiles parce qu'ils produisent trop peu ou pas de bÃnÃfices."

            The other implication in Boggs' first assertion, is that the
export of domestic equity capital results in the closing down of factories
in the United States. The Monthly Review editors maintain "that only a small
fraction of overseas investment results in the closing down of factories in
the host country. By far the largest part of foreign investment is devoted
either to extracting and processing local agricultural and mineral resources
or to supplying high-priced goods for the indigenous upper strata." They
recognize, however, that this is not "to deny that in a number of
manufacturing industries a large percentage of their production has been
shifted to low-wage countries, and that severe difficulties for the
displaced workers have thereby ensued."

            L'autre implication de la premiÃre affirmation de Boggs Ãtait
que l'exportation des capitaux intÃrieurs en actions propres avait comme
consÃquence la fermeture des usines aux Etats-Unis. Les rÃdacteurs de
Monthly review maintiennent que "seulement une petite fraction des
investissements d'outre-mer proviennent de la fermeture des usines du pays
de provenance. La partie de loin la plus grande de l'investissement Ã
lâÃtranger est consacrÃe aux ressources agricoles, dâextraction minÃrale et
de traitement locales, ou à fournir les marchandises chÃres pour les couches
sociales indigÃnes supÃrieures."  Cependant, elles reconnaissent impossible
de ânier que dans un certain nombre dâindustries manufacturÃes un grand
pourcentage de la production a Ãtà dÃplacÃe vers des pays à bas salaire et
que de ce fait des difficultÃs graves pour les ouvriers dÃplacÃs se sont
ensuivies." 
> 
             With regard to Boggs' second assertion, which is that of the
condition of labor bereft of wages and social reforms; Sweezy and Magdoff
argue that, " even though mass unemployment persists, it is nonetheless also
true that 85 to 90% of the labor force is employed and very much needed by
capital to obtain and enlarge its profits." Secondly, they go on to say in
the same vein " without a doubt the move of certain industries abroad has
increased the number of jobless workers. In addition, the spread of
automation is contributing to an even larger extent to the unemployment
problem." However they say, "neither of these factors would have been
disastrous if the production of goods and services had increased
sufficiently to absorb the displaced workers and the new entrants to the
labor force. As frequently emphasized in these pages (of Monthly Review),
the major reason for unemployment has been the onset of Stagnation". They
conclude by articulating  "The failure of capitalism is most clearly seen in
its inability to grow at a high enough rate to reach and sustain full
employment, not to mention its inability to provide the kinds of goods and
services needed for the health and welfare of the people."

            En ce qui concerne la seconde affirmation de Boggs, celle sur
l'Ãtat du travail dÃpourvu de salaires et de rÃformes sociales, Sweezy et
Magdoff argumentent du fait que : "mÃme si le chÃmage de masse persiste, il
est nÃanmoins Ãgalement vrai que 85 Ã 90% de la main-d'oeuvre soit utilisÃe
et trÃs nÃcessairement par le capital pour obtenir et agrandir ses
bÃnÃfices."  DeuxiÃmement, ils continuent en disant dans la mÃme veine "sans
aucun doute le mouvement de certaines industries à l'Ãtranger a augmentà le
nombre d'ouvriers sans emploi.  En outre, la diffusion de l'automation
contribue à un degrà plus Ãlevà encore au problÃme du chÃmage."  Toutefois
ils disent : "ni l'un ni l'autre de ces facteurs n'aurait Ãtà dÃsastreux si
la production des marchandises et ses services avaient augmentà suffisamment
pour absorber les ouvriers dÃplacÃs et les nouveaux dÃbutants de la
main-d'oeuvre. Comme frÃquemment soulignà dans ces pages (de Monthly
review), la raison principale du chÃmage fut le dÃbut de la stagnation ".
Ils concluent en articulant ensemble : "l'Ãchec du capitalisme est à voir
plus clairement dans son incapacità de croissance des taux à un niveau assez
haut pour atteindre et soutenir le plein emploi, pour ne pas mentionner son
incapacità de fournir le genre de marchandises et de services requis pour la
santà et le bien-Ãtre des gens."

                        The editors of Monthly Review understood the origin
and function of foreign investment in terms of the contradictory and
complementary, mutually reinforcing alternations of the economy. And James
Boggs, in his role as an interlocutor in a Monthly Review discourse on Race
and Class, understood the origin and function of foreign investment in terms
of a black movement, in its passage from Rights to Power, constituted as a
racially diverse and sexually liberated yet racially intolerant and sexually
moralistic Social Capital.

                     Les rÃdacteurs de Monthly review ont compris l'origine
et la fonction des investissements à lâÃtranger dans les termes de la
contradiction et de la complÃmentarità renforÃant mutuellement des
alternances de l'Ãconomie. Et James Boggs, dans son rÃle dâinterlocuteur
cadrà par le discours de Monthly review sur la question de la race et des
classes sociales, a interprÃtà l'origine et la fonction de lâinvestissement
à lâÃtranger selon un passage de son ouvrage âDes droits au pouvoirâ, dans
les termes du mouvement des Noirs conÃu comme un capital social racialement
divers et sexuellement libÃrÃ, pour commencer racialement intolÃrant et
sexuellement moraliste.

                      It is from the long shadow of history that Boggs'
first assertion serves as the site for the mutual recognition of both the
growth of capital and the shortage of capital, at the same time, that it
eternally addresses the dimensions of a life-time stored non-independently
in the form of domestic equity capital. And that Boggs' second assertion
also serves as the site for the mutual recognition of  both the extraction
of labor and the depletion of labor, at the same time, that it perpetually
expresses the dispositions of a body in and under the condition of labor.

                    Il en va de la grande ombre de l'histoire que la
premiÃre affirmation de Boggs tienne lieu de la reconnaissance mutuelle à la
fois de la croissance du capital et du manque de capital, en mÃme temps que
cela voue Ãternellement la forme du capital intÃrieur propre aux dimensions
dâune longevità stockÃe de faÃon non indÃpendante. Et que la seconde
affirmation de Boggs tienne Ãgalement lieu de la reconnaissance mutuelle Ã
la fois de l'extraction du travail et de la dilapidation du travail, en mÃme
temps que cela exprime perpÃtuellement les dispositions dâun corps dans et
sous les conditions du travail.

              Speaking posthumously, (from a space where speech has not
ceased to be disorderly and fearless) James Boggs might begin by
proclaiming: The $ 8.0 billion which represents the flow of investment
capital from the United States to the Third world is only a net figure. This
net figure, as the editors have conceded, is the equity capital exported
less repatriated capital. Noticing how the editors make their presentation
more compelling by itemizing the $ 63.7 billion that is the return flow from
the third world to the United States, Boggs may wonder why they didn't
itemize the aggregate flow of investment capital from the United States to
the Third world? Boggs might suggest the following: that Sweezy and Magdoff
adjusted their data in a way that excluded repatriated capital from the net
figure. In other words, they excluded the exported equity capital that
failed. Or, put another way, they excluded the direct foreign investment
that records the many unsuccessful and unsustainable investment performances
(miscalculations, disasters, treachery, foreign resistance, domestic tariffs
et. al.) "But that is still not the whole story", Boggs may surmise. The
Monthly Review editors excluded repatriated capital for perhaps another
reason. The growth of direct foreign investment is obtained by extracting
the surplus of the Third world. Now, in order to extract this surplus, an
appeal must be made to something that is only tacitly assumed in the
argument of the editors: a strategic context within which the military
capacities of a nation-state might be most advantageously utilized. "The
plain truth" Boggs might pronounce; is that hegemony must be appealed to in
order to carry out absolute surplus-value extraction. On the other hand,
repatriated capital introduces the disturbing possibility that surplus-value
extraction is not guaranteed by a nation's military prowess, which, in any
case, may quite suddenly become incapacitated.

            Conversation posthume, (depuis un espace oà la parole nâa pas
cessà dâÃtre dÃsordonnÃe et courageuse) James Boggs pourrait commencer par
proclamer :  les 8,0 milliards de dollars que reprÃsente le flux des
capitaux d'investissement des Etats-Unis au tiers monde est seulement une
figure nette. Cette figure nette, comme les rÃdacteurs lâont reconnu, est le
capital exportà en actions propres à dÃduire de celui rapatriÃ. Notant
comment les rÃdacteurs ont rendu leur prÃsentation plus prÃcise en
dÃtaillant le retour du flux de 63,7 milliards de dollars du tiers monde
vers les Etats-Unis, Boggs pourrait-il se demander pourquoi ils n'ont pas
dÃtaillà le flux global des capitaux d'investissement des Etats-Unis au
tiers monde ? Boggs pourrait suggÃrer ce qui suitÂ: Sweezy et Magdoff ont
ajustà leurs donnÃes d'une maniÃre qui exclut de la figure nette le capital
initial rapatriÃ.  En d'autres termes, ils excluent les capitaux en actions
propres exportÃs qui auraient ÃchouÃ. Ou, pour le voir autrement, ils
excluent l'investissement direct à lâÃtranger qui compte les nombreuses
exÃcutions dâinvestissement insoutenables et non rÃussies (erreurs de
calcul, dÃsastres, trahison, rÃsistance ÃtrangÃre, tarifs domestiques et
autres...) "mais ce n'est encore pas l'histoire tout entiÃre", pourrait
conjecturer davantage Boggs : les rÃdacteurs de Monthly review ont peut-Ãtre
exclu le capital initial rapatrià pour une autre raison. La croissance de
l'investissement direct à lâÃtranger est obtenue en extrayant l'excÃdent du
tiers monde.  Maintenant, afin d'extraire cet excÃdent, un appel doit Ãtre
fait à quelque chose qui nâest que tacitement assumà dans l'argument des
rÃdacteurs : un contexte stratÃgique dans lequel les capacitÃs militaires
d'un Ãtat-nation pourraient le plus avantageusement Ãtre utilisÃes. "La
vÃrità plate" que Boggs pourrait prononcer : l'hÃgÃmonie doit Ãtre requise
aux fins d'effectuer l'extraction absolue de lâexcÃdent-valeur.  D'autre
part, le capital rapatrià prÃsente la possibilità inquiÃtante que
l'extraction de lâexcÃdent-valeur ne soit pas garanti par la prouesse
militaire d'une nation, qui, de toute faÃon, peut soudainement devenir tout
à fait frappÃe dâincapacitÃ.

             When the Monthly Review editors insist that there is no
shortage of domestic capital, Boggs would qualify that by uttering: in the
50s and 60s the surplus capital that the United States made available was
largely domestic in origin, however since the 70s, the surplus capital that
the United States requires is not preponderantly domestic, but foreign or
global .or multinational. The editors go on to support their claim regarding
the surfeit of domestic capital, by suggesting that the money absorbed in
corporate mergers and in real estate operations, stock-market and futures
speculation etc. could go a long way "to rebuild our communities and our
deteriorating bridges, sewers and transport systems." In response, Boggs
might enunciate: the absorption of money into financial assets mystifies a
great deal of the itinerary of Capital. It mystifies the broader  "mise en
scene" where the creation of money is not synonymous with the creation of
value. The creation of money measures and celebrates,(when it can
confidently expect) the creation of value. The Monthly Review editors add
that "obviously capitalists don't invest their surplus in needed and useful
projects like rebuilding our communities and our deteriorating bridges,
sewers, transport systems because they produce too little or no profits."
Boggs might confess: this statement may hold true in the empirical realm of
economic data sets and abstracts, but not when facing reality as a coercive
principle of rationality. Boggs might recall: all during the 70s and 80s,
what the city underwent passed far beyond any simple characterization of
benign neglect. If asked to comment on the current acceleration of urban
investment in downtown Detroit, Boggs wouldn't miss an opportunity to reveal
that local decision-makers and the media aren't really ready to talk about
why urban investment has become so urgent. And how, in the interval of
awkward silence, this urgency gets mobilized in activities and euphemisms
that fight blight and hopelessness and revitalize neighborhoods and the
spirit of community. Boggs may speculate: if the Cass Corridor, for
instance, has become a target for geographical and technological
recomposition it is probably due, in large part, to the combined and
cumulative effects of a configuration of investment (and repression) derived
from a strategic, and often, hidden alliance of capitals, both domestic and
foreign. 

                Quand les rÃdacteurs de Monthly review insistent sur le fait
qu'il n'y a aucun manque de capital intÃrieur, Boggs qualifierait cela en
avanÃant : dans les annÃes 50 et 60 le capital de plus value que les
Etats-Unis ont rendu disponible Ãtait en grande partie d'origine intÃrieure,
cependant depuis les annÃes 70, le capital de plus-value que les Ãtats-Unis
exigent n'est pas principalement lâintÃrieur mais lâÃtranger ou global â ou
multinational. Les rÃdacteurs continueraient à soutenir leur dÃclaration
concernant la surabondance de capital intÃrieur, en suggÃrant que l'argent
absorbà par des fusions de sociÃtÃs et dans les opÃrations immobiliÃres, le
marchà des actions et la spÃculation etc. pourrait à long terme permettre
"de reconstruire nos communautÃs et nos ponts, Ãgouts et systÃmes de
transport dÃtÃriorÃs." Dans la rÃponse, Boggs pourrait dÃclarer :
l'absorption de l'argent dans les actifs financiers mystifie la majeure
partie de lâitinÃraire du capital. Elle mystifie "la mise en scÃne" plus
large oà la crÃation de l'argent n'est pas synonyme de la crÃation de la
valeur. La crÃation de lâargent seulement mesure et cÃlÃbre la crÃation de
valeur (quand cela peut Ãtre attendu en toute confiance). Les rÃdacteurs
mensuels de revue ajouteraient que "Ãvidemment les capitalistes
n'investissent pas leur excÃdent dans des projets nÃcessaires et utiles
comme reconstruire nos communautÃs et nos ponts, Ãgouts, systÃmes de
transport dÃtÃriorÃs, parce qu'ils produisent trop peu ou pas de bÃnÃfices."
Boggs pourrait admettre : cette dÃclaration peut Ãtre vraie dans le royaume
empirique des jeux de donnÃes Ãconomiques et des rÃsumÃs, mais non en
faisant face à la rÃalità comme un principe coercitif de rationalitÃ. Boggs
pourrait rappeler : tout ce que la ville a subi pendant les annÃes 70 et 80
est bien au-delà de n'importe quelle caractÃrisation simple dâune nÃgligence
bÃnigne. Si des remarques sur l'accÃlÃration actuelle de lâinvestissement
urbain dans la ville de Detroit lui Ãtait demandÃes, Boggs ne manquerait pas
l'occasion de rÃvÃler que des dÃcideurs locaux et les mÃdias ne sont pas
vraiment prÃts à parler du pourquoi l'investissement urbain est devenu si
urgent. Et, dans l'intervalle de silence maladroit, comment cette urgence
est mobilisÃe dans des activitÃs et des euphÃmismes qui se battent avec la
ruine et le dÃsespoir et revitalisent les voisinages et l'esprit de
communautÃ. Boggs pourrait spÃculer : si Cass Corridor, par exemple, est
devenu une cible pour la recomposition gÃographique et technologique, c'est
probablement dÃ, pour une grande mesure, aux effets combinÃs et cumulatifs
d'une configuration de l'investissement  (et de la rÃpression) tirà de
l'alliance stratÃgique et souvent cachÃe des capitaux à la fois intÃrieurs
et Ãtrangers.
> 
              The Monthly Review editors acknowledge that a large percentage
of U.S. production has been shifted to low-wage countries (like Mexico,
India or Jordan), yet also maintain that only a small fraction of overseas
investment has lead to the closing down of factories in the U.S.  Being
acquainted with the mediating and conciliatory rhetoric of the American
Left, Boggs might opine: This is an argumentation that parses distinctions
in order to see them in the light of related yet paradoxical claims. In the
form of this type of proposition, the shift of production abroad renders
drastically visible the closing down of factories, but renders invisible the
subtle procedure of downsizing across the scale and scope of an industry.
Boggs might intuit: Downsizing is rendered invisible through the shorthand
of national accounting, where alongside foreign investment; Sweezy and
Magdoff introduce "multinational investment". The category of "multinational
investment" plays on two sums: (1) the net figure of exported equity capital
and (2) the reinvestment of retained earnings abroad. Therefore, such
investment is not devoted solely to extracting and processing local
agricultural and mineral resources or to supplying high-priced military and
bureaucratic commodities for the indigenous upper strata; it is also devoted
to the reinvestment of retained earnings that facilitate the shift of
production to low-wage countries. Here, "multinational investment" in all
its ambiguity is responsible for the industrialization of the Third world.

                Les rÃdacteurs de Monthly review reconnaissent qu'un grand
pourcentage de la production des Etats-Unis a Ãtà dÃplacà dans les pays des
bas salaires (comme le Mexique, l'Inde ou la Jordanie), pourtant ils
maintiennent Ãgalement que seulement une petite fraction d'investissement
d'outre-mer a pu mener à la fermeture des usines aux Ãtats-Unis. Ãtant mis
au courant de la mÃdiation et de la rhÃtorique conciliantes de la Gauche
amÃricaine, Boggs pourrait supposer :  c'est une argumentation qui analyse
des distinctions afin de les voir à la lumiÃre de revendications reliÃes
quoique paradoxales. Dans la forme de ce type de proposition, le dÃplacement
de la production à l'Ãtranger rend rÃsolument visible la fermeture d'usines,
mais rend invisible la procÃdure subtile de minimisation de masse de
l'Ãchelle et de la portÃe d'une industrie. Boggs pourrait se dire
intuitivement : la minimisation de masse est rendue invisible par la
transcription de la  comptabilità nationale, oà à cÃtà de l'investissement Ã
lâÃtranger ; Sweezy et Magdoff prÃsenteraient "l'investissement
multinational". La catÃgorie "de l'investissement multinational" joue sur
deux sommes : 1) la figure nette des capitaux en actions propres exportÃs et
2) le rÃinvestissement des ÃxcÃdents non distribuÃs à l'Ãtranger.  Par
consÃquent, un tel investissement n'est pas consacrà seulement aux
ressources agricoles et minÃrales locales extractives et de traitement ni Ã
fournir les produits militaires et bureaucratiques plus chers pour les
couches sociales indigÃnes supÃrieures ; il est Ãgalement consacrà au
rÃinvestissement des ÃxcÃdents non distribuÃs qui facilitent le dÃcalage
avec les pays de production à bas salaire. Ici, "l'investissement
multinational" est responsable de l'industrialisation du tiers monde dans
toute son ambiguÃtÃ.

              On behalf of the second assertion, Boggs might notice how the
Monthly Review editors utilize the same mystifying argumentation to
reconcile two seemingly paradoxical statements of fact. They admit that "
mass unemployment persists" but " 85 to 90% of the labor force is employed
and very much needed by capital to obtain and enlarge its profits." Once
again, Boggs might recite: These related yet autonomous propositions, (if we
understand that they are autonomous only 'in-their-relatedness') render
'disastrously' visible the fact that the spread of automation displaces
workers and exacerbates the unemployment problem. However, it renders
practically invisible the fact that the restructuring of production and
civil society requires and facilitates the absorption of new entrants to the
labor force. Sweezy and Magdoff rationalize (or mask) the disparity between
the 'displaced' (the discarded) and the 'new entrants' (the replacements),
by claiming that the major reason for unemployment is stagnation, which they
understand as the lack of growth due to weak investment. However Boggs,
echoing Thorstein Veblen, might repeat:  the economy's lack of growth is
merely a symptom of stagnation not its cause. Boggs might ask: "What causes
stagnation?" And Veblen might murmur: none other than the system's great
capacity to accumulate.

            Au nom de la deuxiÃme affirmation, Boggs pourrait noter en quoi
les rÃdacteurs de Monthly review utilisent la mÃme argumentation
mystificatrice pour rÃconcilier deux Ãtats de fait apparemment paradoxaux.
Ils admettent que "le chÃmage de masse persiste" mais "85 Ã 90% de la
main-d'oeuvre est utilisÃe et trÃs nÃcessairement par le capital pour
obtenir et accroÃtre ses bÃnÃfices."  Une fois encore, Boggs pourrait citer
: ces propositions liÃes pourtant autonomes, (si nous admettons qu'elles
soient autonomes seulement âdans-leur-relation")  rendent ' dÃsastreusement
' visible le fait que la diffusion de lâautomatisation dÃplace des ouvriers
et renforce le problÃme de chÃmage. Cependant, cela rend pratiquement 
obsolÃte le fait que la restructuration de la production et de la sociÃtà 
civile requiÃrent et facilitent l'absorption des nouveaux dÃbutants de la 
main-d'oeuvre. Sweezy et Magdoff rationalisent (ou masquent) la disparità 
entre les 'dÃplacÃs' (les exclus) et les 'nouveaux dÃbutantsâ (les 
remplaÃants), en dÃclarant que la raison principale du chÃmage soit une 
stagnation, qu'ils comprennent comme un manque de croissance dà à 
l'investissement faible. Cependant Boggs, Thorstein faisant Ãcho à Veblen, 
pourrait rÃpÃter : le manque de l'Ãconomie de croissance est simplement un 
symptÃme de stagnation non sa cause. Boggs pourrait demander : "ce qui cause 
la stagnation ?"  Et Veblen de murmurer :  rien dâautre que la grande 
capacità dâaccumulation du systÃme. 

              And finally until it is final, Boggs would admonish the new 
entrants to the labor force (immigrants and migrants; Latinos, Arabs, Asians 
et.al.) that: The success and failure of even the best of all possible 
neo-liberal models is most clearly seen in its ability to grow at a high 
enough rate to employ 85 to 90% of an available and willing, if properly 
screened and trained (or conquered and enlightened) labor force, not to 
mention its ability to provide the kinds of goods and services both needed 
and desired solely for the health and welfare of ideal-typical investors, 
workers and consumers.

            Et à la fin des fins, Boggs avertirait les nouveaux participants 
de la main-d'oeuvre (des immigrÃs et des ÃmigrÃs :  Latinos, Arabes, 
Asiatiques et autres.) que : le succÃs et l'Ãchec de mÃme le meilleur de 
tous les modÃles nÃo-libÃraux possibles est dâautant plus clair quâil soit 
vu dans sa capacità de se dÃvelopper à un niveau suffisamment haut des taux 
pour utiliser 85 Ã 90% du disponible souhaitÃ, si la main dâoeuvre est 
correctement recrutÃe et formÃe (ou conquise et ÃclairÃe), pour ne pas 
mentionner sa capacità de fournir les genres de marchandises et de services 
requis et dÃsirÃs seulement pour la santà et le bien-Ãtre des investisseurs, 
ouvriers et consommateurs idÃaux typiques. 
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