Louise Desrenards on Tue, 27 Jun 2006 12:20:44 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] Action collective de réprobation


Chers amis de France et d'Ailleurs qui lisez la liste,


 Je pense être totalement neutre quant au CICV comme j'y fus globalement et
singulièrement ignorée, par Pierre Bongiovanni lui-même, y compris à la
Gaieté (Paris), a fortiori par ses collaborateurs ou collaboratrices, et je
dirai même "méprisée" par certains protagonistes résidentiels dont le chemin
avait pu croiser le mien. C'est dire si être résident au CICV en un temps
fut grand, au point que les autres fussent jugés trop petits pour y aller,
plutôt par les sélectionnés que par le comité de sélection... Parce que
incontestablement, de grands artistes passés par le CICV, il y en a eu
aussi, dont la gloire attribuait bien sûr le lieu et les nouveaux.

Si je peux comprendre que n'étant pas une artiste moi-même au sens d'une
attribution de résidence on m'ignore dans ce cadre précis, sans pour autant
m'ignorer dans le cadre d'échanges survenus aux termes de ces années,
concernant l'expérience des revues numériques pluridisciplinaires par opus,
puisque dès que je suis passée commenter un édito de Pierre Bongiovanni dans
sklunk, il m'a répondu par une proposition de rencontre sans délai dans un
café de Paris...

Si je peux également comprendre qu'on travaille en équipes constituées, et
de mon côté volant de mes propres ailes totalement disjonctées, point de
carrefour ne se trouvèrent sur ces routes, entre ses collaborateurs (trices)
et moi et lui, j'espère par contre que tout le monde sait bien que je m'en
fiche...

Mais ce que je ne supporte pas ce sont les rumeurs les injustices le mépris,
fondés par un corporatisme, un système de ressources, et le trouble que je
peux mettre dans ce genre de coterie, dès lors que j'ouvre la porte de
l'auberge où elle se tient majoritairement.

Bref. Je n'en veux à personne même pas à ceux qui m'en veulent, mais je ne
supporte pas l'injustice qui m'est souvent faite, parce que je n'ai pas la
langue de bois ni la discrétion assurée quand il faut entreprendre par soi
même vite ou rater l'occasion.

Tout ceci, peut-être m'a conduite à une rencontre forte, tout de suite dans
le vif, avec Pierre Bongiovanni qui m'avait agacé sans le connaître, qui
bien sûr, hyperproductif comme il est dans un domaine diversifié, et non
moins violent dans la capacité de se prendre en courage d'actes à la fois
techniques et artistiques propres, pour faire ce qu'il fait, d'abord comme
un artiste ou/ et un curateur qui pense et travaille, et le réseau qu'il a
convoqué autour de lui, j'ai la chance de le découvrir dans un moment où
l'on ne pourrait m'accuser de le courtiser (au sens du prince et sa cour).
Donc d'égal à petit à grand à égal.

Sans doute sommes-nous frère et soeur en un monde ultérieur, du moins
sachant ce qu'éditeur d'une revue événement tous les deux mois, ce que cela
signifie de travail et pas seulement pour les designers héroïques. Aucun
paresseux  ne peut inventer ça. Il faut un peut d'habitude pour affronter ce
coup de collier... Il me fait écrire ; je vois ses vidéos et tout son
travail d'écriture, de conception, émergent évidemment de son passé, ce
réseau dont partie provisoirement devenue infidèle sans aucun doute
reviendra se solidariser ici, qui font oeuvre.

Et il me vient soudain une question vraiment pressante de savoir ce que des
fonctionnaires actuels peuvent connaître de l'entreprise artistique dès lors
qu'ils imaginent, et affirment sur papier, que ce type là aurait fait ce
qu'il a fait sans travailler ! Je veux dire, qu'est-ce qu'ils imaginent de
son entourage sans doute remarquable et toujours solidaire, mais encore :
qu'il fut Bongiovanni travesti ? Cloné en plusieurs ?

Donc je lis Jean Michel Bruyère. Vous connaissez cet homme, dont les pas
étrangement par Dakar en connaissent d'autres dans sa foulée, ce qu'il a
créé comme ruptures de la scène, ce qu'il a écrit radicalement...

Voilà, ce qu'il écrit pour Pierre Bongiovanni, ça tombe sous le sens, comme
on dit... Et moi, qui n'ai jamais mis un seul pied ni au CICV ni à la
Gaieté, je transmets, parce Pierre Bongiovanni, en somme, si ce n'était que
du "pouvoir" ou de la "mégalo", n'aurait jamais fait ce qu'il a fait, bien
évidemment chacun a le défaut de ses qualités (il en est qui n'en tiennent
que les défauts), à commencer par entreprendre lui-même avec ses propres
ressources et le concours de ses rencontres et collaborateurs, décuplant par
du génie et de l'intuition singulière, le financement et les aides quoique
consistants ? et d'ailleurs il l'aurait encore, le pouvoir, dans ce cas...

Et si je ne le connaissais pas alors, maintenant je le connais : sans me
départir de ma propre critique de ses actes au présent si je le ressens,
sûrement pas comme agneau, ni comme loup, mais comme un type qui avance, de
toutes façons même si la haie l'empêche il passe en force et ne retient pas
la douleur des épines... Et évidemment quand les branches se rabattent
derrière lui, ça peut faire très mal. C'est le principe même du mouvement.

Demain est un autre jour.

Allez Pierre ! Allez !


A/L.

/////////////////////////////////////////
Subject: ACTION COLLECTIVE DE RÉPROBATION
> 
LETTRE DE JEAN MICHEL BRUYERE
Le 26 juin 2006 

Bonjour, 

Vous le savez, le CICV a été fermé en juillet 2004.

On peut le regretter et même s'en émouvoir, sachant que sa liquidation fut
directement conséquente d'un rapport des inspecteurs du ministère de la
culture, invraisemblable charge contre l'indépendance du C.I.C.V vis-à-vis
des critères esthétiques et des ambitions symboliques établis par
l'administration culturelle centrale ( consultation du "rapport"
<http://www.bongiovanni.info/article.php3?id_article=62> ) .

On peut aussi penser qu'après 14 ans, sa structure, telle qu'elle ne pouvait
plus beaucoup évoluer, ne satisfaisait plus aucune des nouvelles conditions
de la création vidéo définies par une transformation très profonde des
moyens techniques de l'image et du son. On jugera alors que la fermeture du
CICV évite l'entretien inutile du énième de ces alluvions à encombrer les
bords d'une institution culturelle sans vigueur.

Enfin, il est très possible aussi de s'en contreficher complètement, de
rester à ne s'occuper que du déclin ou de l'éclat de ses propres affaires
dans sa propre maison, comme d'être lancé déjà dans quelque bataille dont
l'enjeu serait plus grand.

Mais, il ne sera pas nécessaire de s'accorder tous sur ce sujet pour se
rassembler dans un acte de réprobation du sort réservé à Pierre Bongiovanni
dans cette opération de liquidation. Car, à Pierre Bongiovanni, fondateur en
1990 du CICV et directeur de l'établissement jusqu'à sa fermeture
contrainte, le simple droit d'un salarié licencié est refusé : on ne veut
pas lui remettre le document attestant de son emploi de quatorze ans. Ce
refus, exactement inutile à la liquidation, geste gratuit des liquidateurs,
ressemble fort à une punition idéologique. Le résultat en est que Pierre
Bongiovanni, sans emploi depuis deux années, ne bénéficie d'aucune aide des
caisses d'allocations chômage auprès desquelles il a pourtant cotisé
mensuellement pendant 37 années.

Les liquidateurs, pour justifier de leur geste, affirment que le lien de
subordination du directeur à son employeur n'est pas certain et que la
réalité de son travail de direction n'est pas prouvée. Toutes sortes
d'enquêtes, dont une financière, ont été diligentées sur Pierre Bongiovanni,
dans l'espoir de trouver contre lui quelque chose d'un peu plus consistant
et croustillant que cela. Aucune malversation, aucun acte délictueux, pas
même une petite erreur de gestion ne sont apparus. Pourtant, devant la
détermination des liquidateurs, le Tribunal des Prud'Hommes réuni en mai
2006 n'a pas voulu juger et s'est déclaré incompétent. Une procédure en
Contredit est lancée (automne 2006).

Nous avons tous travaillé pour ou avec le CICV, accueillis par Pierre
Bongiovanni. Nous avons collaboré avec Pierre, avec son équipe, et utilisé
les moyens de la structure, à laquelle, en échange et dans le temps, nous
donnions sens.

S'il est à présent déclaré que Pierre Bongiovanni n'a pas été vraiment
directeur du CICV, cela signifie donc que nous ne sommes pas vraiment
vidéastes ou cinéastes, compositeurs, ingénieurs, monteurs... S'il est dit
qu'il n'a pas vraiment travaillé, c'est alors que nos ¦uvres ne sont pas
vraiment des ¦uvres. Et nous-mêmes, ne comptant pas davantage devant les
liquidateurs et les juges que devant les inspecteurs de la culture, il
paraîtrait donc que nous ne valons rien.

Pour nous regrouper en une association dont l'unique objet serait le respect
de l'application des droits salariés de Pierre Bongiovanni (trois membres
volontaires seraient désignés pour suivre l'affaire, nous rendre compte et
nous représenter), nous n'avons pas besoin d'accorder nos points de vue sur
ce que fût ou ne fût pas le CICV, sur les choix et les orientations de
Pierre Bongiovanni le dirigeant. Il faut et il suffit que nous partagions un
certain goût pour la vérité, que nous estimions imbécile qu'un homme soit
contraint pour rien, à plaisir ou par vengeance et que nous tenions à
l'existence d'une société qui soit sans pouvoir jamais mépriser ses propres
règles et lois et surtout pas quand un désir de rigueur idéologique vient à
piquer ses fonctionnaires.

JEAN MICHEL BRUYERE


 Un premier site de réprobation a été ouvert  ici
<http://www.bongiovanni.info/>  .


Commentez, réagissez, adhérez et proposez en écrivant à :
reprobation@bongiovanni.info  <mailto:reprobation@bongiovanni.info>
Merci également de faire circuler l'information dans les listes qui
pourraient être concernées.


Un texte d'association en réprobation vous est ci-dessous proposé.

Artistes et équipes artistiques, cinéastes, vidéastes, auteurs,
compositeurs, musiciens, plasticiens, graphistes, techniciens, ingénieurs...
ayant été une fois, plusieurs fois ou régulièrement accueillis par le Centre
International de Création Vidéo (CICV) de son ouverture en 1990 à sa
fermeture en 2004, pour y concevoir, développer, finaliser ou valoriser nos
créations, ayant toujours reçu là le soutien d'une équipe compétente et
agile et trouvé les meilleurs effets d'une hospitalité savante,
désapprouvons que le fondateur et directeur du CICV, M. Pierre Bongiovanni,
se voie refuser par ses liquidateurs les simples pièces justificatives de
son emploi de 14 années. Nous désapprouvons qu'il se trouve ainsi interdit
de l'exercice de ses droits salariés les plus communs (indemnités de
licenciement) et ne puisse pas, alors qu'il est sans emploi depuis juillet
2004, recevoir l'assistance des caisses d'allocation chômage auprès
desquelles il a cotisé chaque mois durant 37 ans.

Pierre Bongiovanni a bien été le directeur salarié du CICV depuis sa
création jusqu'à sa fermeture. Il a même, selon notre expérience directe ,
pleinement, seulement et courageusement rempli sa fonction. Nous fûmes, dans
nos travaux d'art, les premiers bénéficiaires de son intégrité en exercice
et nous nous opposons à toute volonté de la contester finalement. Nous
réclamons que le droit salarié de Pierre Bongiovanni soit dit, dans une
dignité égale à celle qu'il mit lui- même à servir son employeur, le CICV,
et à maintenir l'objet de celui- ci en toute circonstance : le développement
des arts électroniques et l'appui aux artistes.

De Pierre Bongiovanni dans son emploi au CICV, outre le lien de
subordination, la réalité du travail, paraît-il, ne serait pas prouvée.
Mais, nous saurons bien en attester s'il le faut ; nous qui en sommes, en
nous-mêmes, la meilleure preuve.

Nous remarquons qu'un rapport d'inspecteurs du Ministère de la Culture, tel
que ceux-là s'y montrent bien sûr désespérés et comme toujours haineux de ne
pouvoir soumettre tout le monde et sans faille aux effets de la propagande
idéologique qu'ils défendent, figure dans l'instruction des liquidateurs
contre le directeur du CICV. Mais, tout inspecteur qu'on les nomme, ceux de
culture ne sont pas encore de police et si la plupart de leurs activités de
rapporteur sont en un sens, c'est certain, de bien tristes charges, aucune
n'est de celles dont on peut instruire un procès, sinon au prix d'une
subordination ultime : la subordination de la Justice à l'Administration.

Nous nous regroupons en une association pour le respect et l'application des
droits salariés de Pierre Bongiovanni. Parmi nous élisant un bureau de trois
membres, nous le chargeons de suivre de près l'évolution de la procédure et
de nous rendre compte.

Nous invitons les membres du Conseil d'Administration et l'équipe du CICV,
aussi, ceux qui en furent les stagiaires, ses partenaires, ses soutiens et
même ses détracteurs à ajouter leurs voix à la nôtre.

Selon le résultat du recours en Contredit (tenu à l'automne 2006), notre
association soit sera dissoute, soit entrera en action et n'aura alors plus
de cesse, que le bon respect du droit.




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