| Michel Kisinis on Fri,  9 Feb 2007 07:10:48 +0100 (CET) | 
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	| [nettime-fr] NON Les Musées ne sont pas à vendre  ! | 
 
Objet:   NON Les Musées ne sont pas à vendre!
De:   "CGT Archives" <cgt.archives@culture.gouv.fr>
Date:   Jeu 8 février 2007 19:06
COMMUNIQUE DE LA C.G.T. CULTURE
12, rue de Louvois, 75002 PARIS/ tél. 01 40 15 51 70 ou 71
création d'une agence internationale des musées:
l'enfer est pavé de bonnes intentions?
Ainsi donc, le Ministère de la Culture a décidé 
de créer une agence internationale des musées de 
France, sorte de société de conseil chargée de la 
vente des labels des musées français, tel celui 
du Louvre à Abou Dhabi, incluant le prêt pour un 
temps plus ou moins long d'¦uvres d'art des 
musées français.
Il s'agira, toujours selon le ministre de la 
Culture, d'une "société par actions simplifiée 
dont les parts seront détenues par tous les 
musées qui ont statut d'Etablissement Public" à 
caractère administratif ou à caractère industriel 
et commercial, c'est-à-dire, à ce stade: le 
Louvre, le Centre Pompidou, le Quai Branly, 
Orsay, Guimet, Versailles et la Réunion des 
Musées Nationaux.
M. Donnedieu de Vabres précise même que cette 
agence obéira "à des règles de gestion privée 
afin d'avoir la réactivité nécessaire"!
Ainsi, la création de cette agence est 
étroitement liée au projet de vente du label 
"Louvre" à Abou Dhabi (Emirats Arabes Unis) pour 
la modique somme de 700 millions d'euros incluant 
le prêt d'¦uvres et la gestion du musée.
Dans ces conditions, la pétition "Les musées ne 
sont pas à vendre" initiée par la Tribune des 
Arts et qui a recueilli à ce jour plus de 4000 
signatures, pose de réelles questions légitimes 
sur le financement des institutions culturelles.
Pour autant, la CGT-Culture considère 
indispensable de préciser les points suivants:
1) Le Ministre de la Culture justifie sa décision 
au nom de la nécessaire "internationalisation des 
¦uvres d'art" et M. Henri Loyrette, directeur du 
Louvre, précise, à l'appui du ministre, qu'il 
n'est pas possible d'"être absent du mouvement 
d'internationalisation des grands musées".
Effectivement, les ¦uvres d'art, d'où qu'elles 
viennent, ont, par définition, par nature, un 
caractère universel et appartiennent à ce titre 
au patrimoine mondial.
Et, pour ces mêmes raisons, elles ne sauraient 
être considérées et traitées comme des 
marchandises.
Pourquoi, alors, passer ce contrat de 700 millions d'euros avec Abou Dhabi?
Du pétrole contre de l'art
2) La fondation américaine Guggenheim, qui est le 
réel pilote du projet Abou Dhabi, ne s'embarrasse 
pas, quant à elle, de faux-fuyants: elle traduit 
publiquement l'opération par la formule simple: 
"oil for art", "du pétrole contre de l'art".
3) Rappelons que les autorités locales ont 
l'intention de créer, d'ici 2018, un pôle 
d'attraction touristique avec la création de 29 
hôtels, deux golfs, plusieurs ports de plaisance 
pour 10.000 bateaux, dans un site qui devrait 
s'appeler "Saadiyat Island", une sorte de 
Disneyland avec un vernis culturel dont nous 
pouvons deviner qu'il accueillera une clientèle 
bien particulière.
Où est, dans ces conditions, la démocratisation 
de la culture et son caractère "universel" 
derrière lequel les autorités ministérielles nous 
présentent ce montage?
Alors oui, il s'agit bien, quoiqu'on en dise, 
d'une vulgaire opération commerciale qui prend 
d'ailleurs place dans une négociation globale, à 
la fois politique, économique et militaire, dans 
le but à peine voilé, d'obtenir des commandes 
d'avions de combat.
Des visées bassement mercantiles
En ce sens, la CGT-Culture, qui ne saurait être 
taxée de chauvinisme culturel et qui combat pour 
l'appropriation par le plus grand nombre, en 
France et au-delà, du patrimoine culturel, 
dénonce fermement ces visées bassement 
mercantiles.
4) D'ailleurs, si le ministre de la Culture 
poursuivait réellement un but 
"d'internationalisation" des ¦uvres d'art qui 
sont dans nos musées, pourquoi ne créerait-il pas 
une annexe du Louvre au Caire, en Egypte, pays de 
plus de 74 millions d'habitants, plutôt qu'à Abou 
Dahbi, paradis des milliardaires du pétrole, 
peuplé d'à peine? 619.000 habitants? Il est vrai 
que l'Egypte est un pays moins? solvable.
l'art comme alibi
La preuve est faite que dans cette affaire, l'art 
sert d'alibi, de prétexte, aux marchands du 
Temple.
La CGT-Culture affirme en conséquence son 
opposition à la création de cette "Agence 
internationale des musées", au projet du "Louvre 
Abou Dhabi", comme aux éventuels projets 
similaires, et s'opposera à toutes les mesures de 
privatisation et des institutions muséales et de 
précarisation des personnels qui accompagnent 
nécessairement cette opération.
Décidément non! les musées ne sont pas à vendre!
Paris, le 30 janvier 2007
Mel  cgt-culture@culture.gouv.fr
Internet http://www.cgt-culture.fr/publication/
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