louise.desrenards@free.fr on Fri, 31 Aug 2007 17:51:56 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] Marina Petrella, l'Europe, et Nous...


POUR ÉCRIRE Á MARINA, réfugiée italienne de la parole donnée, exemplaire
par son comportement en France, arrêtée dans des conditions une fois de
plus extrêmement contestables, sous un faux prétexte qu'elle se rende au
commissariat... le 23 août, à Argentueil ; pour lui écrire :

Marina PETRELLA
n° d?écrou 9612
maison d?arrêt de Versailles
28, av. de Paris
78OO0 VERSAILLES

Signer d'urgence la pétition
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=51798#sp51798


Alors que je ne me trouve pas à Paris, j?ai immédiatement signé sous mon
vrai nom et ma vraie adresse personnels, bien sùr, dès le 23 ou le 24 août
(je ne sais plus exactement quand j'ai capté l'alerte de google que
j'entretiens sur Battisti, et dans le cadre de laquelle l'information de
l'arrestation de Marina, linkée sur bellaciao, m'est parvenue, (avant tout
article de presse)....
Merci d'éviter les pseudos et donc ne cherchez pas le mien. 
Marina Petrella je ne savais ni son prénom ni son nom, mais je reconnus
immédiatement son visage, en parvenant sur le site bellaciao où sa photo
est installée. Marina est la maman d'une fille de 9 ans. Je l'apprends
aussi.

Qui ne pourrait se souvenir de son délicieux visage tout en courbes
sensuelles et des conversations avec Oreste Scalzone, au café, après chaque
visite au palais de justice, au long de la procédure d?extradition de
Battisti... ? Un port de tête fier mais bienveillant... l'humour critique,
et le sourire pendant les conversasions tranquilles, loin de toute hystérie
(que de toutes façon je n'aurais pas récusée, pensant du bien, aussi, de
l'hystérie des femmes).

//////////////////////////

Afin de réagir autrement qu'en larmoiements, je propose la réflexion
suivante, et la décision de combattre encore et toujours pour la tolérance
des lois d'amnistie, dans les pays européens :


       La question au delà de la parole donnée est aujourd?hui la
prescription de l?autonomie des lois locales -- ce qui arrange bien la
disparition politique des pouvoirs nationaux. Or le droit européen a été
modifié dans le sens de la déperdition des droits de l?homme par deux fois,
une fois au moment du renforcement de la fondation européenne au moment du
bi-centenaire de la révolution française, et une seconde fois au moment du
Patriot Act aux Etats-Unis, l'Etat de Bush Jr exigeant des lois solidaires
de la répression internationale, à l?image de leur nouvel appareil de
répression national (toujours en vigueur aujourd'hui) : exigence à laquelle
l?Europe a fait toutes les concessions oppressives, en les cumulant avec la
question du refoulement de l'émigration.

Il faut rappeler une fois encore, car chaque fois cela paraît oublié, donc
on ne sait plus sur quoi lutter, que la déclaration des droits de l?homme
adoptée sous sa forme commune par l?Europe en 1989 (prévoyant des
modifications constitutionnelles nationales pour s?uniformiser entre
elles), a pour modèle de référence ceux de 1955 arrêtés à Rome par les
gouvernements réactionnaires et/ou anciens collaborateurs revenus au
pouvoir, après les gouvernements de libération ; ce sont des droits plutôt
exprimés en termes de limite répressive, que d?ouverture, et qui n?ont pas
adopté, se fondant sur le modèle démocratique d?Eléonor Roosevelt
(l?idéologie étant que la démocratie ne peut se tromper ? en quoi susbsiste
une conception divine de l?Etat même chez une femme progressiste telle
qu?elle fut), adoptés par les Nations Unies à la Libération.. Où le devoir
d?insoumission devant l?infamie est notoirement omis.
En France, il faut répéter que ce droit, ou plutôt ce devoir de la
cosncience, rétabli par de Gaulle à la Libération, lors de son gouvernement
avec les communistes de 1945 à 1947, puis restaurés à son retour politique
depuis 58, figurait dans notre déclaration des droits de l'homme annexés à
la cinquième constitution, au moment où monsieur Mitterrand a pris le
pouvoir en 1981. Mais ces droits n'y figuraient plus, lorsqu?il mourrut
avant d?avoir rendu le pouvoir... 
Le devoir d?insoumission devant l?infamie est une loi éminamment
républicaine issue de la constitution révolutionnaire de 1793, où la
liberté individuelle, y compris de propriété  privée inscrite comme un
droit pour tous, s?assortit d?une responsabilité politique collective,
atrtibuée à l?individu au-delà de l?Etat ; Etat laïque ? ce qui admettait
en outre qu?il pût se tromper -- donc vénal, mais respectueux de la
vénalité pour tous...

Il est à dire que toute la tolérance de la constitution française de la Vè
république, outrepassant le droit de grâce présidentiel ? qu?elle
maintenait utilement ?, fondait sur le devoir d?insoumission celui de
résister à des gouvernements collectifs pervers, même si ces pouvoirs
avaient une représentation majoritaire ; mais en plus le droit privé de
réserver qu?un individu bafoué personnellement dans ses droits publics put
à ce seul titre se lever contre la loi qui ne lui aurait pas rendu justice
ou grâce (en quoi la fugue pouvait remettre en question des doctrines et
faire jurisprudence).

Cette loi républicaine instaurant le devoir d?insoumission installe
logiquement la possibilité de l?amnistie, comme solution politique après
les guerres civiles : donc comme une solution collective mais aussi
individuelle, sous la décision présidentielle dans le cadre du droit de
grâce.

Pourquoi le droit de grâce présidentiel ou du responsable de gouvernement
doit-il être maintennu ? Il faut savoir, à l'épreuve des faits, que la
majorité instituante dans des chambres ou parlements ? a fortiori quand
l?unanimité plutôt que la majorité est représentative ? est toujours
problématique à obtenir sur les questions conflictuelles civiles entre
l'Etat et les minorités populaires électives. Et on l?a bien vu en Italie,
où la solution de l'amnistie politique été proposée par les communistes et
des radicaux, au commencement du second gouvernement Prodi lorsqu'il
succèda à Berlusconi, mais jamais cela n?a pas pu faire l?objet d?une
décision démocratique applicable.

La nouvelle configuration italienne et européenne paraît être la suivante
(et mes conclusions personnelles suivront) :

? Pour respecter les conventions européennes actuelles, l?Italie aurait
modifié sa loi sur les procès par contumace afin de redonner lieu à de
nouveaux procès, (c?est ce que le premier ministre Italien est allé avancer
au Brésil pour justifier l?extradition de Battisti) : qui peut en attester
? Intox en guise d?expression de voeu pieu ou de fausse promesse, ou
réalité ?
Crime ou pas, dans le cas d'une guerre civile, qui est criminel ? sinon les
deux parties à la fois ; or on sait bien qu'une des deux parties étant en
même temps partie prenante du pouvoir, en Italie, depuis la fin des années
de plomb, cette partie se trouve amnistiée de fait, à cause de son statut
dominant dans la société italienne, en matière de sa participation directe
ou indirecte, ingérente ou financière, à la violence des années de plomb.

Il reste que le seul droit fondamental des libertés dont puisse disposer un
individu civil dans un pays de droit public et non divin, soit le droit de
la différence, et que la seule façon de l?identifier de façon laïque soit
de le lui concéder par la loi non par le sol ? ni davantage par
l?arbitraire du pouvoir, ni par la doctrine judiciaire ou juridique.

C?est à dire que ce droit légalement ne peut être identifié que par le
droit de s?insoumettre seul, parmi une majorité autrement représentative.
Si ce droit disparaît, le droit non seulement politique mais encore civil
des libertés individuelles disparaît aussi, étant privé de fondement
relatif rendu discriminant par la loi (pour tenir lieu de consensus
collectif).

Enfin, les lois peuvent changer, ce que l?Europe qui se pense éternelle
dans le cadre constitutionnel unitaire, plutôt que fédéral (qui aurait au
moins eu le mérite d?admettre le respect des tendances traditionnelles des
cultures nationales pour cultures régionales après les nations, dont
d?aller plus avant des droits communs en Europe, par exemple, pourvu que
les droits de base minimale servant d?assiette commune fussent respectés),
n'admet pas. La constitution européenne proposée comme une contre
révolution, plutôt qu?une extension, ne paraît toujours pas se concevoir
autremetn que dans les mesures déjà arrêtées, bien au contraire étant
imprecriptibles.
Davantage, il y a même ingérence de l?Etat européen, non politique, dans
les constitutions politiques locales pour les dépolitiser, par exemple en
prévoyant l?application des directives européennes localement par décret,
plutôt que par décision parlementaire... C'est d'ailleurs la modification
de la constitution française dans ce sens, qui a été arrêtée par le
parlement majoritaire de Chirac (celui-ci prévoyant le refus popupaire), à
peu de semaines avant le référendum sur la constitution : seul un
nationaliste récationnaire notoire comme Villiers l?a rappelé à plusieurs
reprises après le résultat du référendum, poour être notoirment
anti-républicain (étant à mes yeux un scandale que la disante gauche ait
fait silence sur la même question ? et l?un des indices de la capitualtion
par défaut de la gauche non nationaliste, sur les concepts post politiques,
qui fut préalable à sa seconde déroute présidentielle, en France)...

Mais de plus, l?Europe ayant préalablement imposé la présence juridique et
judiciaire comme une bureaucratie doctrinaire, et la probélmatique des
commissaires et des experts (doctrines et lobbies), paliant à la
dépolitisation de la fondation qui avait été voulue par tous au nom de la
paix de l'argent, (dont la défaillance institutionnelle sur les libertés
individuelles, vidées de sens politique dans les droits de l?homme communs
adoptés par les Etats Européens), immerge l?individu civil dans un univers
kafkaïen qui le brise et le disloque comme être actif, doué de conscience
collectivement représentative de sa responsabilité.

Ma conclusion pour les Italiens amis qui souffrent de la situation de fou
où l?Europe nous place... c?est qu?hier leur pays notamment réactionnaire
face à une république comme la nôtre autorisant à la marge le droit de se
révolter, y compris de requérir les moyens de défense violents dans le
cadre des causes collectives où la répression s?effectuait par le crime (ce
qui était le cas dans l?Italie des années de plomb inaugurées par les
attentats publics massivement criminels commis par l?extrême droite alliée
aux puissances atlantiques, dans le cadre dela guerre froide).. aujourd?hui
malheureusement la France est alignée sur les positions réactionnaires
apolitiques dans le cadre desquelles elle est européenne, ayant fait toutes
les concessions fondamentales, dont sacrificielles des droits de
l?individu, pour cela. Et la France se rerouve alliée, par défaut de
l'alliance européenne unitaire, solidaire des causes émergentes des
souvenirs les plus douteux.

Parce que l'Europe n'est pas capable d'obliger un Etat de promulguer une
amnistie, mais en même temps, parce que l'uniformisation des droits
européens ne permet pas davantage à un Etat local d'intégrer la
reconnaissance du devoir d'insoumission pour justifier l'amnistie de ses
propres conflits, l'EUROPE EST PROFONDEMENT, JE VEUX DIRE
INSTITUIONNELLEMENT ET JURIDIQUEMENT, INJUSTE ET ABUSIVE.

Or, si les lois peuvent changer au point où l'Europe a fait changer le
droit local, il est anormal que les individus issus de culture
révolutionnaire collective, qui après des actes de défense reconnus comme
légitimes par les lois de certains de ces pays, et à ce titre individus
recherchés ayant été passibles d?amnistie dans leur pays ou dans un autre,
légalement d?une façon ou d?une autre, cessent de l?être. 
Mais alors, comme pour l?OAS et le soutien au FLN en France après la guerre
d?Algérie, l?amnistie ne s?accomode pas de ne pas être pour toutes les
parties, après une guerre civile. Sinon la paix civile réalisée n?a pas
lieu.

Nous ne pouvons pas nous contenter d?admettre de nouveaux procès pour nos
amis italiens. Ce ne sont pas de nouveaux procès qu?il faut pour nos amis
italiens : mais l?amnistie.

L?affaire Moro aurait-elle été agies par l?extrême gauche a été manipulée
par les services secret italiens pour la comprormettre publiquement, afin
de commencer la répression politique aveugle, cela fut reconnu par des
enquêtes postérieurement. Aussi, il ne saurait y avoir d?exception de notre
position par rapport à ce qui concerrne l?affaire Moro, où il a été fait en
sorte qu?il fut impossible d?y discerner.

C?est le droit européen pour la tolérance locale ou globale de
l?insoumission, base de toute possibilité d?amnistie, qu?il faut changer,
en faisant restaurer ce droit ; et si les conditions catastrophiques d?une
Europe conçue de façon bureaucratique au nom d?effacer les différences
politiques ne permet plus que son propre droit revienne en arrière sur ce
point, alors elle doit permettre au moins que les démocraties ou les
républiques locales le restaurent ou l?instaurent.


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