clemos on Mon, 17 Sep 2007 01:31:26 +0200 (CEST) |
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Re: [nettime-fr] web 2.0 et success story bidon |
On 9/16/07, loz from provisoire <listo@provisoire.com> wrote: > Sur myspace c'est le chaos total ça pompe les images, le son etc. sans > aucune précision, on se perd dans les pseudos et autres retournements > d'identité. n'est ce pas pas justement le cas d'internet en général ? sur myspace, au contraire, d'après ma modeste expérience (http://myspace.com/detritu) et d'après ce que j'en ai compris, les auteurs de myspace music peuvent par exemple autoriser ou non la "propagation" de leurs MP3 (intégration à d'autres myspace)... dans tous les cas, le player flash (même s'il peut être contourné) et l'absence de lien "télécharger" pour les MP3 participe à une volonté de controler l'itinéraire des données, de conserver un "centre" unique pour ces fichiers... de même pour youtube qui (toujours d'après ce que j'en ai compris), à travers son "player" embeddable omniprésent, rend possible la propagation d'une vidéo sans multiplier les copies. On 9/15/07, Jérome ANDANSON <jerome_andanson@yahoo.fr> wrote: > Avec les outil du libre (joomla et autre CMS) associé > à la multitude d'hébergeurs gratuits il est possible a > quiconque s'y interesse de se faire son propre site ! il n'est absolument pas possible "à quiconque s'y intéresse de se faire son propre site". tout le monde sait que c'est parfaitement faux, que l'apprentissage des différentes compétences nécessaires est très loin d'être à la portée de tout le monde. ce que je comprends (et que je) du logiciel libre, c'est que chacun "peut", au sens de: "a le droit de", "est autorisé à", le faire, et effectivement chacun devrait être encouragé et initié à le faire (je pense bien entendu à l'éduction nationale...) On 9/15/07, philemoon <philemoon@wanadoo.fr> wrote: > Vous le savez parfaitement, des services comme dailymotion, ou bien > les plate-formes de blogging préformatés non seulement restreignent > et formalisent l'expression (du fait des formes plus ou moins > prédéfinis, de leur stéréotype) ces "restrictions" conduisant à des "stéréotypes" sont la condition nécessaire de la démocratisation de l'expression. je remarque d'ailleurs que la plupart des myspace que j'ai visités présentent plus de singularités que les sites tournant sur SPIP, Wordpress ou autres... > mais en plus se réservent (et là > clemos a raison) certains possibilités de censure, d'interdiction, > directe ou indirecte par les votes des ineternautes. > Un hébergeur comme gandi ou ovh, ne s'inscrit pas dans une même > logique de contrôle. je trouve la distinction assez floue... vous citez effectivement de compagnies qui méritent probablement un certain respect (jusqu'à ce qu'ils soient rachetés par Google ?), mais le fait est qu'à défaut de "volonté", leur pouvoir de "contrôle" (par la supression de contenu, par exemple) est exactement le même. des exemples illustrant ce type de "censure" existent très probablement. (c'est peut être un mauvais exemple, mais je pense spontanément à cette histoire de Nicolas Frespech http://www.visuelimage.com/ch/frespech/ , qui me semble bien plus pertinente et inquiétante que cette grotesque histoire de "censure" perpetrée par ... eBay : on imagine mal un commerçant accusé de "censure" pour refuser de mettre en vitrine un article dont il juge le gout douteux...) ce que je vois, c'est que la censure sur le web 2.0 est, si l'on peut dire, "publique": l'adresse correspondant au contenu supprimé reste "active", et informe de son retrait (et très succintement des raisons de ce retrait). ça n'est bien entendu pas une preuve de "déontologie" de la part des sites 2.0, mais cela montre une chose : la "vigilance" des utilisateurs du 2.0 va dans les deux sens. on peut "flagger" d'une part, mais on peut également mettre en lien une vidéo potentiellement problématique, et ainsi donner à voir, mettre en scène, sa suppression. cela m'amène à penser que nous atteignons un point ou cette "suppression" peut amener paradoxalement à un surcroit de visibilité et/ou d'intéret. c'est donc une forme de "censure" bien peu efficace ! face à ce constat, peut on continuer à vanter les louanges et à rêver les idéaux de liberté d'expression du web "traditionnel" ? pour tout dire, je pense que cette distinction entre x.x et 2.0 est parfaitement stérile. ce terme "web 2.0" est lui aussi une création marketting. en acceptant cette dénomination, en affirmant cette distinction, on participe à cet engouement organisé pour des formes et des technologies qui n'ont en somme rien d'exceptionnel, ni de révolutionnaire, et dont la seule nouveauté est d'avoir réussi à duper tout le monde (y compris ici, en inspirant une certaine angoisse...) en se posant comme l'avenir inéluctable d'internet et surtout comme les seuls maitres d'internet. en quoi, au juste, est-on menacés par ces sites ? mettent ils en péril notre liberté d'expression ? je ne le pense pas, dans la mesure ou ils ne peuvent réduire au silence que la parole qu'ils ont bien voulu nous octroyer, nous laissant libres dans les espaces que nous occupions auparavant... boycott ? comment croire à une stratégie de boycott face à un médium dont le danger réside précisément dans l'adhésion volontaire de la multitude ? il faut probablement continuer d'expliquer aux gens que mettre ses compos enregistrées aux WCs sur myspace revient à travailler gratuitement pour Ruppert Murdoch, et que ces "artistes" ont autant de chance d'être "découverts" sur myspace qu'au PMU du coin. ça semble tellement évident que je persiste à penser que les gens qui croient en myspace y trouvent leur compte en rêvant leur succès mondial prochain, de même que le bloggeur rêve ses centaines de lecteurs ou sa groupie féminine potentielle (on voit très clairement cela dans le phénomène SL). tout ça pour persister dans ce registre: même s'il y a dans tout cela une forme d'exploitation moralement douteuse, ce sont bel et bien les gens (la société) qui ont un problème que je pourrais qualifier de psychopathologique. cette foi en internet ressemble fort à une "religion" (qui vient de "relier".) qui ne relie qu'à soi même, une religion ou le seul dieu est notre propre ego, omniprésent, omniscient, omnipotent, et ou les autres ne sont que des adorateurs potentiels (des "amis"). il y a eu les "grandes religions", puis les sectes. maintenant il n'y a plus que des individus. +++++ clément < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/sympa/info/nettime-fr <> Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net