J'ai du mal à comprendre pourquoi cette liste est si violente.
C'est bien pourtant contre la violence qui nous entoure qu'il faudrait faire preuve d'humanité et de solidarité ....artistique.. ou autre
Bon c'est juste ma perception du moment... Inutile de me cruxifier, j'ai même plus mal
( Rereps la sénatrice du Puy de Dôme; Michèle Andrée, va saisir la Commission de déontologie de la police nationale)
Le 18 juil. 08 à 20:29, Jean-Noël Montagné a écrit :
Bonjour,
Ca fait plaisir de relancer des débats sur des listes de diffusion qui se transforment souvent en seules listes d'annonces.
Clément dit:
C'est l'hopital qui se moque de la charité, puisqu'à ce qu'il semble,
vous n'êtes pas non plus le dernier à proférer des discours pompeux,
délirants, bref, tordants, sur "l'Art".
citation de JNM:
"Au niveau idéologique, il est indiscutable que les réponses aux
interrogations sur la marche actuelle du monde sont totalements
cernées par les artistes et les milieux culturels technologiques.
Oui, je signe. C'est une banalité. Très nombreux sont les artistes qui travaillent sur l'économie, sur la géopolitique, sur l'environnement, sur tous les thèmes contemporains qui suscitent des combats politiques et des reflexions philosophiques. Ils sont aussi nombreux que ceux qui travaillent dans un mode esthétique décoratif. Les réponses aux problèmes du monde sont cernées par les artistes, cela ne veut pas dire qu'elles sont données.
*Ils sont le pouvoir politique de demain, celui qui succèdera au
pouvoir politique des multinationales.*" (c'est moi qui souligne)
Absolument. Je persiste, et je détaille cette phrase ( écrite à l'automne 2000) effectivement obscure sans le préambule ci dessous, et qui se renforce en 2008:
Le constat est que ce sont actuellement des transnationales qui dirigent le monde du point de vue économique et donc géopolitique: ça fait quelques années que les parlements de la majorité des "démocraties" n'ont plus qu'un pouvoir consultatif face aux instances supranationales. Les collusions entre les grands trusts de l'agroalimentaire, de l'armement, de l'énergie (pétrole, atome), de la sécurité ou de la communication avec des dirigeants en place sont également, hélas, la norme. Elles sont parfois légales, comme aux USA. Ces pouvoirs économico-politiques définissent les textes législatifs. On le voit tous les jours à la Commission Européenne ou au Sénat Etats-Unien, où les différents lobbies ne cachent pas que ce sont eux qui ont écrit les textes repris par les législateurs. Il y a des milliers d'exemples très connus et documentés. Le citoyen a été transformé en consommateur.
A la suite de ce constat, on observe depuis le milieux des années 1990 que les communautés culturelles sont à l'initiative des mouvements de libération de l'emprise du marché. Le logiciel libre est né comme cela, et a véritablement émergé au milieu des années 1990. Les documents et oeuvres libres ont suivi à la fin des années 90, les matériels libres sont arrivés au milieu des années 2000, et enfin de nombreux groupements d'artistes ont commencé à créer des organes de réflexion sur les "infrastructures génériques", sur des services public en open source, sur des démarches de développement ou de décroissance collaboratifs, donnant une alternative au libéralisme, dans ces toutes dernières années.
Je fais ainsi partie d'un de ces mouvements de réflexion et de proposition, comme des milliers d'artistes dans le monde. Je collabore notamment à
http://bricolabs.net/
Il ne s'agit pas pour ces artistes, acteurs culturels et associatifs de prendre un pouvoir politique, mais au contraire de le donner à chacun.
L'illustration de ce nouveau pouvoir citoyen est par exemple Wikipedia et ses millions d'articles en plus de 200 langues, qui permettent d'avoir une idée relativement objective du monde, en comparaison avec les définitions officielles dont nous abreuvent les medias traditionnels dirigés par ces mêmes compagnies. Cette vibration politique citoyenne, au sens historique des termes, préoccupée par des enjeux locaux et globaux, basée sur les technologies et les éthiques de réseau, est la seule alternative politique crédible à l'heure où la quasi totalité des partis progressistes sont englués dans des guerres de pouvoir.
Pourquoi les artistes seraient-ils les initiateurs, les contributeurs ou les gardiens de ces nouveaux pouvoirs partagés ? parceque l'action artistique est le dernier rempart, le dernier indicateur de la santé démocratique d'une société qui referme ses structures historiques de réflexion collective. Dans notre société où chacun de nos mouvements est épié et analysé ( cf. EDVIGE et CRISTINA, mis en place discrètement il y a quelques jours en France), l'acte artistique peut encore avoir une valeur de liberté, l'acte artistique EST un espace de liberté. A l'inverse, là où la censure et l'autocensure existent ( elles progressent partout), la où la restriction des déplacements existe, le pouvoir des peuples est piétiné.
Le libéralisme allant sans conteste possible dans une impasse totale, continuant à précipiter le monde dans une phase d'autodestruction consciente, il est déja visible que ces microscopiques pouvoirs distribués à tous et conçus par la créativité de chacun seront supérieurs aux gigantesques pouvoirs amassés par quelques uns. Contribuons-y, c'est à la portée de chacun, au bénéfice de tous. Nous sommes tous créatifs. C'est maintenant.
JN
< n e t t i m e - f r >
Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes.
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