Louise Desrenards on Sun, 5 Oct 2008 16:20:56 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] La révolution en cours n'est plus la nôtre


Sur les circonstances courantes, le communisme, l’idéologie révolutionnaire, la société de la vie nue, les prisons politiques, les libertés, les changements, à propos de Rouillan et de la crise financière :

Je pense extrêmement dommageable que les questions de fierté personnelle ou de manque de prise de possession du nouvel environnement par monsieur Rouillan — ou d’irresponsabilité collective le légitimant de répondre à la provocation de l’Express — ou même de révolte des activistes du passé bafoué, tombent aussi mal au moment où nous défendons des amis Italiens contre l’extradition, alors que pour leur part ils ne fanfaronnent pas, et même ont évolué au présent non par opportunisme mais éfléchissant les nouvelles conditions de l’environnement, sans pour autant avoir renié leur passé. I
ll y a aussi Nathalie Ménigon, qui est discrète et malade, quoiqu'elle 
ne se soit pas reniée davantage mais qui admet de rester sur sa réserve, 
qui est à respecter.
Je trouve que c’est une tactique égoïste du vieux cycle 
provocation/répression des marges, et/ou au contraire du vieux 
bureaucratisme stalinien léniniste (même trotskyste) ou de 
l’autoritarisme activiste qui put apparaître de façon dogmatique même 
chez des libertaires, qui force la situation.
Et donc une tactique réactionnaire.

Nous sommes arrivés à un point de solidarité qui suppose de ne pas tomber dans les provocations, ou alors il faut être débile ?
Ceux qui ont soutenu Rouillan en amont de telles possibilités de 
déclaration, la rendant a priori possible ou fondée par une légitimité 
de la liberté d’expression preuve à l’appui, sont bien autocentrés et 
peu avisés... même si on ne peut mettre en doute leur sincérité, elle 
est malvenue stratégiquement.
Car il n’y a plus de politique globale il n’y a plus que la politique 
des circonstances. Et les circonstances idéologiques que nous avons 
d’abord à combattre aujourd’hui sont tout à la fois celles du 
sécuritaire et de l’identitaire.. qui marchent ensemble.
Notamment à propos de sécurité, le Patiot act et ses retombées dans les 
règlements et les lois — jusqu'aux conditions constitutionnelles — en 
Europe, devraient être abolis de toute urgence pour restaurer les 
libertés collectives ordinaires.
Personne ne trouve étrange que la provocation de l’Express (vu les 
détenteurs vectoraux en sous main de leur régie belge) à Rouillan — qui 
était en semi-liberté conditionnelle — tombe juste au moment où nous 
demandons la paix inconditionnelle pour Marina, ou que d’une autre façon 
se défendant là-bas au Brésil, Battisti y demande le statut de réfugié 
politique (contre les lobbies financiers européens et de l'armement aux 
mains des média et qui pressent leurs alliances félonnes ici ou là) ?
MAIS QUE DIABLE ROUILLAN ALLAIT-IL FAIRE DE REPONDRE POUR ETRE PUBLIÉ 
DANS L’EXPRESS ??? !!! C’était un des supports européens à boycotter 
précisément en premier lieu !! Et peut-être n'était-ce pas par hasard si 
justement ce fut l'Express qui l'approcha et de plus pour lui poser la 
bonne question !!
L’appel de la sécurité physique européen en pleine crise financière, au 
moment où aux Etats-Unis il est encore vaguement prêté à Obama de 
restaurer quelques libertés malgré la crise, avec un changement des 
lobbies au pouvoir (du moins les concessions aux précédents ne devraient 
pas les remettre de plein droit à La Maison Blanche), qui ne devraient 
pas manquer d’éclairer sous une lumière nouvelle l’accablement des 
règlements franco-européens : personne ne pense qu’il s’agit d’une 
déviation du sujet pour faire des boucs émissaires d’une part, et voiler 
les réformes scandaleurses qui sont en train de se préparer sur le dos 
des populations à propos de la crise financière pour absorber la dette 
américaine, d'autre part ?
Et de plus : monsieur Besse a été tué : et alors ? Cela a-t’il empêché 
les Messier, les Bolloré les Lagardère, les Dassault de succéder à Matra 
à la première place de ces marchés libéralisés, pour leur compte ou sous 
des alliances de convenance semi participatives du public nommées par ex 
EADS ?
Donc là n’est pas la solution en France.

Et là je ne voudrais pas revenir sur la question italienne, parce que c’était du dent pour dent dans une réalité pragmatique de la vie possible ou impossible, comme vérité en temps réel à l’acte de la vie nue, non celle de la vérité universelle des idées abstraites (rien n’est plus pur mais plus erroné à la fois) fut-ce au nom de principes de justice et de libertés pour les populations productives. Nous sommes courts d’idées sinon à court d’idées, sauf à se reproduire.
La question du communisme aujourd’hui ce n’est surement pas comme ça 
qu’elle demande à être discutée. Je refuse de me laisser araisonner par 
la force idéologique des provocations et des réponses aveugles qui y 
sont faites.
Quant à Besancenot, je ne lui donne pas raison d’avoir réinvesti 
l’idéologie réactive qui a fait la preuve de son échec dans le passé, en 
un temps actuel où nous avons plus besoin de victoire que d’utopie 
(s’agissant plutôt de croire en nous alors qu’on dissout notre 
conscience et son histoire) ; par contre je pense qu’il a eu raison de 
répondre sans concession sur la liberté d’expression ; mais il aurait du 
s’en tenir à ce point de principe.
Car après tout il y avait des exemples actuels ; notamment il n’est que 
de passer la frontière avec l’Allemagne pour savoir que si Fraction 
armée rouge (RAF) y a subi un sort carcéral monstrueux à la fin du XXè 
siècle, nous n’oublierons ni Baader ni surtout la façon dont le cas 
Meinhof fut finalement réglé par son élimination radicale pour faire 
disparaître son image sur les écrans médiatiques, son assassinat inavoué 
mais probable en prison à peu de jours de son procès alors qu’elle y 
croyait, tant la présenter publiquement dans l’état où les sévices 
carcéraux qu’elle avait subis l’avaient mise, aurait été une honte dans 
l’ancien pays nazi...
Néanmoins de nos jours, en ce début de XXIè siècle, une réfractaire 
parvenue au terme de son temps de prison incompressible fut libérée sans 
condition d’auto-reniement : sous le gouvernemenet Merkel.
Mais nous sommes tellement auto-centrés ici que je ne parviens plus à 
retrouver son nom pour la citer, même pas dans google....
C’est encore Merkel qui n’est pas d’accord pour renflouer les valeurs en 
dollars via la banque centrale européenne (ni la guerre 
afgho-pakistanaise d’ailleurs), vu les problèmes sociaux européens 
post-industriels, et les dettes non résorbées, face aux politiques 
financières d’intérêts privés désastreux des banques françaises 
partenaires réciproques des banques italiennes, alliées des lobbies 
financiers américains des valeurs financières flottantes non 
propriétaires — les V.A.D. — (et oui, le fric a réalisé que la propriété 
privée y compris dans les échanges boursiers coûtait plus qu’elle ne 
rapportait et du coup en a fait un marché abstrait innovant, juteux, 
mais totalement mafieux ;-)
C’est le monde à l’envers. Retournons notre regard. seul le monde 
néo-libéral vectoral et sa propre utopie de l’argent se réalise 
aujourd’hui, quand il requiert l’Etat pour prélever à la source ce qui 
ne revenait qu’au public qui avait été prélevé : ce qui est à l’oeuvre 
de se "nationaliser" — donc il faudrait trouver un autre mot ;-) 
totalement aujourd’hui, ce ne sont pas les services publiques des 
populations., mais le pouvoir privé de l’argent — autonome des 
dispositifs économiques sociaux.
Après le capitalisme occidental jouissant de la plus-value, ce furent 
les Etats, et maintenant ce seront les vecteurs directement régulant 
leurs écarts de rentes et de risques dus à leurs jeux mortels pour les 
sociétés, par la taxe des taxes : le fisc. C’est le plus grand hack — 
entendu comme escroquerie — du post capitalisme contre la vie des 
populations et les idées convenues.
Le problème c’est qu’elle est là la révolution, aujourd’hui, utilisant 
nos contradictions idéologiques et requérant "l’image" de nos utopies 
pour mieux nous abuser, mais en réalité ce n’est plus la nôtre. Il 
serait tant de trouver autre chose pour créer du neuf à notre propre 
"crédit".


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