Louise Desrenards on Tue, 3 Jan 2017 22:21:35 +0100 (CET) |
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[Nettime-fr] (inversons) Voir Tréboul en 2011 dans le miroir de Facebook à l'aube de 2017 |
Et bien ce sera un diptyque, car la photo envoyée n'était pas la correspondante quoique... :-) Vu à l’aube de 2017 Tréboul la nuit en 2011. Une pensée pour nos chers disparus et pour les vivants. Tréboul, en 2011 un doux soir de 3 janvier car la porte de la cuisine est restée ouverte. Tout a changé depuis... la grande cheminée a été abattue pour transformer la cuisine en cuisine américaine intégrée dans la salle à manger et tout ce qui est convenu pour louer plus cher même si la température intérieure devient plus froide. Mais pas de notre fait car nous n'étions que les locataires touchant la fin d'un bail précaire (convenu) dans une maison qui avant nous n'était habitable que durant deux mois d'été. Après tant de bonheur d'avoir pu trouver grâce à un ami ce lieu face à la mer, où enfilant dès le lever un peignoir de bain pour glisser de la pelouse à la plage il nous arrivait d'aller nous baigner même en hiver, chaque fois que le travail à Paris nous le permettait (il fallait tout de même au moins deux jours de disponibilité car c'était loin même pour des conducteurs noctambules). Nous avions équipé et chauffé le rez-de-chaussée dès notre installation en 2004. Mais pas de regret de ne plus y avoir pied : pourquoi ? Entre-temps... Partout les mimosas sauvages avaient été arrachés, dû une décision économique ou sécuritaire de la municipalité administrant brutalement les espaces publics, et à des particuliers voulant agrandir leurs maisons ; ainsi ce parfum enivrant de la brise qui nous accueillait en février lorsqu’ arrivant en pleine nuit depuis les grisailles parisiennes nous descendions de la voiture au bruit du ressac, s'était volatilisé... Ce fut pour nous comme pour nos amis la disparition de l'effluve venue des rives océaniques du Maroc que les matelots de sardiniers y avaient endossée et ramenée au port, dans les années 30. Déjà, deux grands pins avaient été sciés sur le sentier des douaniers menant à la chapelle où Max Jacob converti était venu souvent, et les grands arbres bordant le cimetière marin avaient été abattus pour éviter la chute automnale des feuilles caduques. Le bois d'Ys avait été clairsemé en lotissements constructibles pour de riches acquéreurs, et de plus en plus fréquemment lors des grandes marées de l'automne la mer soulevée par la tempête était si haute qu'elle envahissait le jardin et détruisait les rez-de-chaussée des constructions voisines, désastre périodique de plus en plus rapproché signalant l'envahissement marin sous l’effet du réchauffement climatique. Et puis le dernier été, sous la Pointe du Raz où nous aimions aller dîner exceptionnellement certains soirs, une gigantesque marée d'algues vertes déferla sur la Baie des Trépassés. Pourtant, avec un peu d'argent permettant un crédit nous aurions certainement acheté aussitôt quelque chose situé dans ces mêmes endroits tant nous y étions attachés... Aujourd'hui nous savons que cela aurait été une erreur. Parfois quelques frustrations et le manque de ressources pour réaliser des rêves évitent de plus grands périls... (L. D.) Dédicace à Yann Kersalé et à Loïez Deniel
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